L'Agence de sûreté nucléaire a classé l'incident du 19 octobre au niveau 0 de l'échelle internationale mais indique que 136 giga becquerels de radioactivité ont été relâchés à Golfech. Des associations dénoncent un "rejet massif" et s'interrogent sur la fiabilité des capteurs.
L'Agence de sûreté nucléaire (ASN) a clos l'événement. Pour l'ASN, l'incident qui s'est déroulé le 19 octobre à la centrale nucléaire de Golfech dans le Tarn-et-Garonne mérite d'être classé 0 sur l'échelle internationale des événements nucléaires qui va de 0 à 7. Le degré 0 correspond à un simple écart avec la norme autorisée.
Dans son communiqué, l'ASN apporte de nouveaux éléments par rapport à ce que l'on savait au moment où l'événement a été révélé. Notamment que la mise en service de l’installation de dégazage des effluents du circuit primaire du réacteur n° 1 a débuté le 19 octobre à 18h55. L'alarme s'est déclenchée à 19h58 et les opérations de traitement des effluents ont été stoppées à 20h00. L'alarme a donc fonctionné pendant 2 minutes, comme l'avait indiqué EDF, mais le nouveau système de dégazage a donc fonctionné pendant 1 heure et 5 minutes avant d'être stoppé.
Autre élément nouveau : la quantité de rejets radioactifs dans l'atmosphère. 136 giga-becquerels soit 136 milliards de becquerels. Pour l'ASN cela ne représente que "0,3 % de l’activité annuelle autorisée". L'ASN confirme ce qu'avait indiqué EDF : "cet événement n’a pas eu de conséquence réelle sur le personnel, sur l’environnement et sur la sûreté de l’installation".
Pour Bruno Chareyron, ingénieur en physique-nucléaire et directeur du laboratoire de la CRIIRAD, il s'agit "d'un rejet massif". Pour lui, si les systèmes de contrôles et les sondes autour de la centrale n'ont pas détecté d'impact c'est peut-être "parce que le système de contrôle n'est pas suffisamment fiable, que les sondes ne sont pas dans le bon axe par rapport au vent ou qu'il n'y en a pas assez". "Comment est-il possible, poursuit-il, qu'un tel événement passe entre les mailles des capteurs ?"
La CRIIRAD se bat pour "la transparence et la qualité de la surveillance autour des centrales". Surtout, elle a fait parvenir un courriel à EDF avec des questions qui restent en suspens : "On ne connaît toujours pas la nature du rejet, explique Bruno Chareyron, et donc l'impact réel sur l'environnement et la population : les éléments radioactifs n'ont pas tous la même durée de vie, certans métabolisent chez l'homme d'autres pas. Nous voulons voir les résultats détaillés de tous les capteurs et avoir tous les détails de cet incident".
De son côté l'Agence de Sûreté Nucléaire, indique qu'EDF "analyse actuellement les causes profondes de l’événement ayant conduit au non-respect des conditions réglementaires de rejet des effluents radioactifs gazeux pendant deux minutes. L’installation de dégazage à l’origine de l’événement est actuellement maintenue à l’arrêt".