Emmanuel Macron a annoncé l'expérimentation de l'uniforme dans une centaine d'établissements scolaires à la rentrée 2024. Dans le Tarn-et-Garonne un groupe scolaire d'enseignement privé catholique sous contrat a déjà appliqué cette réforme depuis 2017. Baisses des incivilités, sentiment d'appartenance, économies pour les familles...le bilan est très positif.
Sur les photos de classes du groupe scolaire de la Sainte-Famille, il faut être attentif pour identifier les différents élèves. Car ce n'est pas leur tenue vestimentaire qui permet de les distinguer. Dans cet établissement catholique privé sous contrat, le port de l'uniforme est obligatoire depuis 2017. Une révolution qui ne s'est pas faite sans bruit, mais sept plus tard, personnels et élèves ne reviendraient en arrière pour rien au monde.
Un fort sentiment d'appartenance
"Il y a eu beaucoup de débats au départ", reconnaît Fabien Sazy, le chef de l'Etablissement. "Mais aujourd'hui plus personne ne se pose la question"
Mieux encore le climat aurait changé à l'école. "Il y a moins d'incivilités, plus de calme. Les enfants se regardent dans les yeux pour se dire bonjour au lieu d'inspecter les marques de leurs vêtements." souligne-t-il fièrement.
De la maternelle au primaire, 550 élèves à Moissac et Castelsarrasin arborent ainsi une tenue bleu marine unie floquée d'un écusson aux couleurs de l'établissement.
Parents et enfants peuvent tout de même laisser libre cours à leurs envies pour le pantalon, les chaussures et le manteau.
Les enfants se reconnaissent, même dans la rue, ça permet d'avoir un esprit de corps. A l'image d'un club de sport où tous les enfants portent le même maillot. Ca developpe un sentiment d'appartenance.
Fabien Sazy, directeur de l'établissement Saint-Famille
Plus de respect, moins d'incivilités. Ce sont justement les arguments avancés par d'Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat a annoncé ce mardi 16 janvier, l'expérimentation du port de l'uniforme à l'école dans une centaine d'établissements scolaires volontaires.
Une économie pour les parents
Dans les classes de la Sainte-Famille, les élèves eux aussi ne tarissent pas d'éloges sur le port de l'uniforme. " C'est pratique le matin on ne se demande plus ce qu'on va mettre, ça nous rend pareil. On ne se moque plus des autres" souligne Augustin en classe de 5ème. Et d'ajouter : " Moi je dis que l'uniforme c'est très bien".
Chloé, sa camarade classe ne peut qu'acquiescer.
" Nous sommes fiers d'avoir l'insigne de notre école, on se reconnaît. Tout le monde peut savoir que nous appartenons à de cette école".
Chloé, élève en classe de 5ème au collège de la Sainte-Famille
Enfin, dernier avantage et pas des moindres, les économies réalisées par les parents. En moyenne ils doivent débourser 150 euros pour acheter un trousseau de cinq tenues. "C'est bien plus économique pour les familles car 36 semaines par an ils sont habillés avec les vêtements de l'école. Les habits de marque eux sont seulement achetés pour les week-ends" souligne Sandrine Carabol, directrice adjointe de l'ensemble scolaire Saint-Famille.
Balma à l'essai
Le bilan sera-t-il aussi positif à Balma ? C'est en tout cas ce qu'espère le maire de la commune Vincent Terrail-Novès. À la rentrée 2024, deux écoles primaires de la commune du Grand Toulouse vont tester le port obligatoire de l'uniforme.
" Le fait d'avoir un uniforme lorsqu'on passe la porte de l'établissement c'est un signe très fort d'engagement, de respect et de cadre, et il y a des enfants et des familles qui ont besoin de ce cadre" estime l'élu.
À Balma, la tenue sera complète (pantalon compris) et gratuite pour tous. À l’issue des deux ans d'expérimentation, un bilan sera tiré pour évaluer l'intérêt de poursuivre ou non cette réforme.