Contrats flexibles, contraintes financières et administratives inexistantes : comment le Tarn-et-Garonne tente de séduire les futurs médecins

Face au manque de médecins en milieu rural, les collectivités locales s'organisent pour attirer des jeunes sur leur territoire. Le département du Tarn-et-Garonne organisait ce week-end une opération séduction. Une vingtaine d'internes en médecine était invitée à découvrir le département.

Le manque de médecins n'est pas exclusivement réservé au milieu rural. Pour faire face à cette démographie médicale, le département du Tarn-et-Garonne fait les yeux doux aux internes en médecine, dans l'espoir qu'ils viennent s'installer, un jour, sur le territoire.

Au-dessus du village de Saint-Antonin-Noble-Val, au cœur des gorges de l’Aveyron, un petit groupe de touristes d'étudiants en médecine s’apprête à découvrir le site du Roc d’Anglars en via-ferrata. 

"Je viens de Tours et je suis affiliée à la faculté de Tours et je travaille sur Châteauroux en ce moment. Avec une amie, on trouve la région et le département plutôt agréable et sympathique. On ne sait pas trop où s’installer pour le moment, et cette opération nous fait profiter des joies du département et de nous inciter, ou pas, à nous installer par ici", raconte Marine Le Bagousse, étudiante en 2ᵉ année de médecine générale.

Opération séduction

C’est une opération séduction menée par le Tarn-et-Garonne. Une vingtaine d’étudiants en médecine venus de toute la France sont invités à découvrir les sites remarquables du département. À l’Abbaye de Beaulieu-en-Rouergue, ils ont été accueillis par les représentants des différentes institutions qui se mobilisent pour faire face à la démographie médicale. "Aujourd’hui, la population ne peut plus trouver de médecin généraliste, chez qui l'on peut aller pour faire les premiers examens de santé. Donc plus de 20% de la population Tarn-et-Garonnaise n'a pas de médecin référent", souligne Catherine Bourdoncle, vice-présidente du conseil départemental du Tarn-et-Garonne.

Pour attirer de nouveaux médecins, il faut les séduire. En Occitanie, la région a ouvert dix centres de santé, où les médecins y sont salariés. "Sur les contrats, on est assez flexibles. Vous pouvez travailler deux jours par semaine en temps partiel, vous pouvez travailler temps complet à 39 h quatre jours par semaine. Tout est possible", explique l’une des partenaires aux étudiants. Exercer son métier, mais sans les contraintes administratives ou financières liées à la médecine libérale, c’est un avantage indéniable pour ces étudiants courtisés par toutes les régions.

Palier la démographie médicale

"On sait que l'on peut travailler quand on veut, où l'on veut. Le problème de la démographie médicale, à part dans certaines grandes villes, il est présent partout. On fait en fonction de ce qui nous plait et de la région pour laquelle on a un coup de cœur", explique Pierre Legay, interne en médecine générale à Narbonne.

Mais, s'installer en milieu rural, loin des grandes villes reste une chose pas facile. Le Tarn-et-Garonne a de quoi convaincre les futurs généralistes, soucieux de préserver un équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle. Pour palier la démographie médicale, le département privilégie la politique de l'incitation pour que celle de la contrainte.

Mais, pour attirer des jeunes médecins, il ne faut pas seulement séduire, il faut également rendre le territoire attractif, comme l'a déjà souligné Jean Thévenot, président du Conseil de l’ordre des médecins Occitanie. "La coercition ne servirait à rien. Par contre, le fait de créer les conditions pour des installations, c'est ça l’avenir. C’est-à-dire habituer les internes à venir pendant leur formation, leur donner l’envie de venir s’installer. Avoir un maillage des territoires et des plans territoriaux qui soient incitatifs pour les jeunes médecins est primordial. Ce qui permettrait à un jeune médecin qui arrive, de faire en sorte que sa femme ou son mari ait un travail et que son enfant puisse aller à l’école."

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