Près d'une centaine de manifestants se sont rassemblés devant la sous-préfecture de Millau lundi 5 juin, pour exprimer leurs inquiétudes pour l'offre de soin à Millau. Ils ont symboliquement accroché leurs blouses aux grilles pour lancer un SOS pour l'hôpital.
Les salariés de l'hôpital de Millau, infirmiers, aides soignants, sages femmes sont venus symboliquement remettre leurs blouses sur les grilles de la sous-préfecture de la ville ce lundi 5 juin. D'autres les ont même jetés derrière les grilles. Pour eux, il n'est plus possible d'exercer leurs métiers dans ce contexte sous tension.
Lits supprimés, services qui ferment, pénurie de personnel qui s'aggrave. Ajouté à celà l'annonce par la directrice de son départ, les salariés sont très inquiets et se demandent comment continuer à soigner dans ces conditions.
"On arrive à l'été, on sait que c'est toujours une période difficile au niveau de l'hôpital parce que depuis des années c'est tendu : les urgences, les fermetures... constate Pierre-Jean Girard, porte-parole de l'intersyndicale Sud-Santé-CGT. Mais nous ce qui se rajoute cette année, c'est encore des fermetures probables en médecine. On a des problèmes avec les anesthésistes, on a des problèmes avec les gynécologues, les pédiatres, tous les métiers médicaux en tension, mais aussi les infirmiers. On n'a pas de visibilité sur l'offre de soin et on se demande comment on va passer l'été, quelle va être l'offre de soin pour les Millavois".
Retards de diagnostic
Les salariés craignent des prises en charge dégradées pour les patients. "On n'est pas là en train de dire que ce sont nos conditions de travail qui ne sont pas bonnes" souligne une salariée au micro en interpelant les usagers. "Le fait qu'on ferme des lits, le fait qu'on ferme des structures, ça veut dire que vous n'aurez pas de possibilité d'être soigné. Il va y avoir des retards dans les diagnostics, il va y avoir des pertes de chance".
"J'ai un exemple, témoigne une autre manifestante qui s'inquiète pour l'hôpital de Millau mais aussi l'ensemble des hôpitaux en France : j'ai un ami qui a été hospitalisé à Montpellier. Il a très bien été pris en charge. Il était en réa mais il n'a pas pu sortir de réa parce qu'il n'y avait plus de places, pas de lits. Je pense que ça devient vraiment catastrophique de partout. Depuis que je suis jeune, je vois la santé qui se dégrade (...). Je suis inquiète pour la population globalement".
Les représentants syndicaux ont demandé à être reçus par les autorités, notamment le préfet et la direction de l'ARS (Agence régionale de santé).