Guerric Jehanno, condamné par deux fois à 30 ans de prison pour le meurtre d'Amandine Estrabaud, disparue en 2013 et jamais retrouvée, doit à nouveau être jugé aux assises à partir de ce lundi à Montauban. Cet ancien maçon, âgé aujourd'hui de 35 ans, s'était pourvu en cassation contre l'arrêt de la cour d'assises de la Haute-Garonne, qui en 2021 avait confirmé en appel la peine prononcée en première instance.
La famille et les proches d'Amandine Estrabaud vont devoir, une nouvelle fois, affronter les débats d'une Cour de Justice pour tenter de comprendre ce qui est arrivé à la jeune femme disparue le 18 juin 2013 dans le Tarn.
Guerric Jehanno, condamné par deux fois à 30 ans de prison pour le meurtre d'Amandine Estrabaud, disparue en 2013 et jamais retrouvée, doit à nouveau être jugé aux assises à partir de lundi 22 janvier 2024 à Montauban, sur décision de la Cour de cassation.
Cet ancien maçon, âgé aujourd'hui de 35 ans, s'était pourvu en cassation contre l'arrêt de la cour d'assises de la Haute-Garonne, qui en 2021 avait confirmé en appel la peine prononcée l'année précédente par la cour d'assises du Tarn, avant d'être cassé et annulé en juin 2022 pour vice de procédure.
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Un faisceau d'indices
Amandine Estrabaud, 30 ans, a disparu le 18 juin 2013 dans le Tarn après avoir quitté à pied le lycée de Castres où elle travaillait comme surveillante,pour rentrer chez elle à Roquecourbe. Dans l'après-midi, elle est aperçue devant son domicile par une voisine, descendant d'un fourgon blanc avec un homme qu'elle semble connaître. Ce jour-là, Guerric Jehanno, qui habitait avec sa mère dans ce même village à une dizaine de kilomètres de Castres et correspond à la description donnée par le témoin, travaillait sur un chantier à Roquecourbe et pouvait conduire un véhicule similaire.
Placé en garde à vue une première fois en 2014, le jeune maçon est relâché sans aucune charge. Mais les enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie de Toulouse sont alertés par la mère du suspect, faisant état du comportement étrange de son fils après la disparition de la jeune femme, pour laquelle il avait une attirance.
Mis en examen en avril 2016, Guerric Jehanno est placé en détention provisoire. Des codétenus affirmeront alors qu'il leur a décrit la façon dont il aurait violé et tué une fille de son village, dessinant même un plan détaillé du lieu où il aurait enterré le corps.
Pendant son premier procès en 2020, l'accusé déclara avoir tout inventé, sans en expliquer la raison. L'année suivante, il réaffirme son innocence: "Je comprends la douleur de la famille d'Amandine Estrabaud, mais c'est pas moi qui étais avec Amandine Estrabaud ce jour-là".
La cour confirmera la condamnation, suivant les réquisitions de l'avocat général, qui avait argué du principe d'"intime conviction" permettant aux jurés de se prononcer sur la base d'un faisceau d'indices.
L'avocat de Guerric Jehanno, Me Simon Cohen, avait pour sa part plaidé en demandant au jury "de dire non ! Parce qu'il n'y a pas de preuves..." Le verdict du troisième procès est prévu vendredi 26 janvier 2024.
Avec AFP