Dans la nuit du samedi 13 janvier et durant celle du mardi 16 janvier 2024, un éleveur du Tarn-et-Garonne a perdu la moitié de son cheptel d'ovins, soit 134 brebis. Un troupeau décimé en deux nuits par des chiens errants selon l'éleveur traumatisé par ce carnage.
L'éleveur ne ménage pas ses mots. "C’est un vrai carnage ! Je suis triste et dégoûté". Dans la nuit du samedi 13 janvier et dans celle du mardi 16 janvier 2024, Nils Passedat, éleveur et maire de Lavaurette dans le Tarn-et-Garonne (217 habitants) a perdu la moitié de son cheptel d’ovins, soit 134 brebis. Le préjudice est évalué à 30 000 euros.
Des attaques de chiens errants
Une hécatombe qui ne serait pas due à l'attaque d'un loup mais de chiens qui s'échappent de leurs propriétaires qui vivent sur le causse de Caylus. "Aucune trace de morsure n’a été constatée sur les bêtes mais des empreintes qui correspondent à celle d’un chien autour du parcage ont été relevées", atteste Nils Passedat qui assure avoir entendu des chiens aboyer.
"Ce ne sont pas des chiens de chasse, j'en suis sûr, ils aboient. On entend qu'ils sont au fer, ils doivent passer dans le coin, ils s'amusent à faire peur aux bêtes, puis ils prennent peur et ils repartent", explique l'éleveur.
Des attaques nocturnes violentes qui ont fait paniquer tout son troupeau. Suite à ses assauts, les bêtes apeurées se seraient en effet étouffées en se réfugiant dans un tunnel d'élevage.
L'éleveur témoigne : "Dans la nuit de samedi (13 janvier) à dimanche (14 janvier), je m’étais rendu tôt à la bergerie, vers 4h30, lorsque j’ai découvert cette hécatombe. Les corps étaient en charnier, c'était choquant, même le vétérinaire n'avait jamais vu ça ! Elles se sont coincées au fond du bâtiment et se sont écrasées les unes contre les autres".
234 ovins morts en deux nuits
Lors de cette première attaque, Nils Passedat a perdu 90 brebis et agneaux. Un moment très difficile pour cet éleveur de la Confédération paysanne.
Mais il n'était pas au bout de ses peines. Dans la nuit de mardi à mercredi, une autre attaque survient vers 6 heures du matin. Cette fois-ci, quarante-quatre brebis meurent terrorisées par les chiens dans les mêmes conditions que la veille.
Le préjudice est très lourd pour cet éleveur tarn-et-garonnais qui a perdu 134 bêtes, une perte nette estimée à 30 000 euros pour son exploitation. Et pour maintenir son activité, il doit racheter des brebis au plus vite, il doit en trouver 65 d'ici la fin du mois.
"J’ai demandé une autorisation administrative de tir à la préfecture mais on n’a pas le droit de tuer.
Un animal domestique, alors que si cela avait été un loup, cela aurait été autorisé", précise l'éleveur.
Depuis ces attaques, il passe ses nuits à surveiller son troupeau. Il dort armé dans la bergerie avec un tapis de sol. "Je ne veux plus revivre ça et j'attends que les propriétaires de ces chiens mesurent l'impact de les laisser traîner la nuit", conclut Nils Passedat.