Dans son rapport annuel, l'Autorité de Sûreté Nucléaire considère que la sécurité de la centrale de Golfech dans le Tarn-et-Garonne n'est pas satisfaisante. L'autorité de surveillance pointe notamment un manque de rigueur d’exploitation, des défauts de compétences et des écarts dans les opérations de maintenance.
Sur les trois centrales nucléaires en fonctionnement dans le Sud-Ouest (Blayais, Civaux, Golfech) celle de Golfech fait office de mauvais élève en matière de sûreté nucléaire. Dans son rapport annuel, l'Autorité de Sûreté Nucléaire, considère que les performances de la centrale nucléaire de Golfech ne sont pas satisfaisantes par rapport à l’appréciation générale que l’ASN porte sur les centrales nucléaires d’EDF.
Manque de rigueur, défauts de compétences
Au vu des multiples incidents et manquements de maintenance, en 2021, l'Autorité de Sûreté Nucléaire a pratiqué deux inspections renforcées (dont une inopinée fin septembre) dans la centrale de Golfech. Le gendarme du nucléaire en conclue que "les actions et efforts engagés dans le cadre d'un plan rigueur sûreté ne se traduisent pas encore par des résultats suffisants pour rétablir les performances de la centrale."
L'ASN pointe des manques de rigueur d’exploitation ou des défauts de compétences qui se sont traduits par la déclaration de nombreux événements significatifs pour la sûreté, dont trois classés au niveau 1 de l’échelle INES.
Comportement des agents non adapté
Malgré une amélioration dans la protection des agents, l'ASN constate un manque de rigueur. Comme le franchissement de zones contaminées vers des zones vierges sans retirer les équipement de protection.
L'ASN parle de "fragilités de compétences" et affirme que, dans le domaine de la maintenance, les performances de la centrale nucléaire doivent être améliorées.
Impact sur l'environnement : peut mieux faire
Dans le domaine de la protection de l’environnement, l’Autorité de Sûreté du Nucléaire considère que la centrale de Golfech a obtenu des résultats satisfaisants pour la gestion des déchets et des effluents mais signale que l’exploitant "doit mieux définir sa stratégie de prévention des écoulements et de la dispersion dans l’environnement de substances liquides dangereuses, en particulier en ce qui concerne l’étanchéité du bassin de confinement et des vannes d’isolement des rejets liquides."
Le réacteur n°1 toujours à l'arrêt
Actuellement à l'arrêt pour sa visite décennale, le réacteur n°1 ne sera pas relancé avant début 2023. Six mois supplémentaires sont nécessaires en raison de "problèmes de corrosion sur des portions de tuyauteries de circuit auxiliaires du circuit primaire".
En 2022, l'autorité de surveillance dit être particulièrement vigilante sur "le cas Golfech" pour vérifier si les recommandations seront bien appliquées dans la centrale qui fêtera cette année ses 31 ans de services.