Poursuivie pour une affaire de détournement de fonds publics, Brigitte Barèges a été relaxée par la Cour d'appel de Toulouse ce 14 décembre. L'élue LR a immédiatement fait le voeu de reprendre les dossiers de la ville de Montauban.
Coup de tonnerre, mardi 14 décembre 2021, à la Cour d'appel de Toulouse ! Brigitte Barèges, 68 ans, est relaxée des faits de détournement de fonds publics. Il n'aura fallu que quelques heures à l'ancienne élue pour annoncer sa volonté de reprendre les rênes de la ville de Montauban. "L’heure est à la reprise en main de tous les dossiers", a-t-elle déclaré dans une vidéo postée sur sa page Facebook.
N'épargnant pas ses adversaires politiques, Brigitte Barèges estime que "cette affaire qui était avant tout une affaire politique dès le départ, a finalement fait pschitt. Et je dois vous dire à quel point je suis heureuse de retrouver la justice de mon pays que j’aime temps".
Retrouver son fauteuil de maire au plus vite
À 17h ce mardi 14 décembre, Brigitte Barèges a donné rendez-vous à la presse en mairie de Montauban. À ses côtés, le maire "intérimaire". Sourire aux lèvres, Axel Delabriolle et Brigitte Barèges posent devant les caméras, les clés de la ville entre les mains.
Brigitte Barèges espère bien récupérer son écharpe de maire de Montauban. Et au plus vite. Axel Delabriolle a déjà remis une lettre de démission en préfecture. Et Brigitte Barèges entend réunir le conseil municipal de Montauban avant Noël, pour une nouvelle élection. Et retrouver ainsi son fauteuil dès le mois de janvier.
Un jugement sans surprise selon son avocat
"Ce n'est pas une surprise", a estimé Maître Laurent De Caunes, avocat de Brigitte Barèges au rendu de l'arrêt de la cour d'appel de Toulouse. "C'est un arrêt qui correspond à l'analyse que nous nous faisions de la situation et qui procède à l'application du droit, tout simplement. La justice dit le droit et c'est toujours souhaitable. En l'espèce, nous avions soutenu qu'aucune infraction n'avait été commise par Madame Barèges. C'est une consécration pour ce que nous disions depuis si longtemps."
"Il n'y avait rien du tout, déplore Pierre Terme, le compagnon de Brigitte Barèges. Et on traine ça depuis combien de temps. Six ans ? Huit ans ? C'est lamentable !".
Condamnée en première instance à 12 mois de prison avec sursis, 15 000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité, l'avocat général avait requis des peines plus lourdes contre l'ancienne maire de Montauban, en octobre dernier : six ans d'inéligibilité, 12 mois de prison avec sursis comme en première instance et 30.000 euros d'amende. Le ministère public n'a donc, cette fois-ci, pas été suivi.
Des accusations d'emploi fictif
La justice reprochait à Brigitte Barèges d'avoir créé un emploi fictif, rémunéré par l'argent municipal. Un employé du service communication de la mairie était chargé d'écrire des articles élogieux en faveur de l'élue dans un hebdomadaire local, Le Petit Journal.
C'est le principal intéressé, "chargé de communication" à la mairie mais également directeur de campagne de Brigitte Barèges à l'époque qui avait révélé le "pot aux roses" en pleine campagne électorale pour les élections municipales de 2014.
Des faits constamment contestés par l'ancienne avocate dénonçant "un dossier politique".
Un retour à la tête de la mairie dès ce soir ?
Absente en première instance, la ville de Montauban a finalement rejoint le banc des parties civiles lors de ce procès en appel prenant pour cible, non pas l'ancienne édile, mais l'ancien directeur de cabinet de la maire de Montauban, accusé de ne "pas avoir supervisé les débordements du service communication de la ville."
Des explications qui ont semble-t-il pesées dans la décision des juges de la Cour d'appel.
Avec cette nouvelle décision de justice, les portes de la mairie de Montauban sont grandes ouvertes pour un retour de Brigitte Barèges. A cette question, Pierre Terme ne laisse pas de place au doute. Va-t-elle reprendre les rênes ? "Bien sûr. Dès ce soir."
Le Parquet général a cinq jours pour se pourvoir en Cassation.