Au lendemain de l'annonce par la ministre de la santé Agnès Buzyn des mesures pour "sauver" les urgences en France, c'est la déception qui domine chez les personnels grévistes. Aux urgences de l'hôpital de Montauban, le mouvement de protestation devrait se poursuivre.
Le personnel gréviste des urgences de l'hôpital de Montauban se réunira à midi, ce mardi 10 septembre 2019, pour discuter des mesures annoncées la veille par la ministre de la santé, mais d'ores et déjà, le sentiment qui domine est la déception.
En grève depuis trois mois, les agents demandent clairement des créations de postes pour faire face à l'augmentation croissante du nombre d'admissions aux urgences de Montauban. Ainsi que la réouverture de lits fermés dans différents services en aval des urgences.
Or, de cela il n'est pas question dans le "plan Urgences" du gouvernement. 750 millions d'euros sont débloqués sur trois ans pour une refondation du système : création d'un "service d'accès aux soins", 50 nouvelles maisons médicales de garde, réforme du financement des urgences, admission directe des personnes âgées en service de gériatrie. Mais pas de créations de postes. Pas de réouverture de lits.
Pour les personnels, en souffrance comme partout dans les services d'urgences de France, la somme allouée est insuffisante. Et le projet de faire appel à la médecine de ville pour soulager les urgences est "irréaliste". "Il y a déjà beaucoup de déserts ruraux dans le Tarn-et-Garonne et les cabinets de médecins généralistes à Montauban sont tous saturés", explique Agnès Séguéla, de FO santé. "Cela fait des années qu'on demande une maison médicale d'urgence et rien a été fait".
Le patron des urgences de Montauban, Pierre Mardegan, par ailleurs membre de LREM (La république En Marche), n'est pas de cet avis. Pour lui, les mesures annoncées vont dans le bon sens, pour enrayer une crise qui dure depuis plus de 15 ans. "On n'avait jamais vu un tel investissement depuis 15 ans. C'est positif en terme d'effectifs et en terme de numéro d'accès au numéro d'urgences". Selon le collectif Inter-Urgences, 249 service d'urgences étaient en grève vendredi 6 septembre - tout en continuant d'assurer les soins. Le ministère en avait recensé 195 mi-août, soit la moitié des services d'urgences publics français.
Voir le reportage de Christophe Neidhardt et Eric Foissac, de France 3 Occitanie :