Les producteurs de lait de la FRSEA de Midi-Pyrénées annoncent des actions mardi devant l'usine Lactalis de Montauban (Tarn-et-Garonne) afin d'obtenir la reprise des négociations sur le prix, jugé très insuffisant, du lait payé par le géant industriel.
Répondant à un mot d'ordre de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) de mobilisation générale pour tenter de forcer le numéro 1 mondial du lait, Lactalis, à remonter ses prix d'achat, après l'échec de deux sessions de négociations, jeudi à Paris et vendredi à Laval, les fédérations départementales de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) de Midi-Pyrénées ont annoncé qu'elles avaient donné rendez-vous à leurs adhérents mardi matin à partir de 10 heures devant l'usine de Montauban. Alors que dans le même temps, des opérations de "stickage" (pose d'autocollants portant des slogans anti-Lactalis sur les produits du groupe) pourraient avoir lieu dans les supermarché ariégeois.
Selon Alain Iches, le président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles du Tarn-et-Garonne, entre 200 et 250 éleveurs, avec leurs tracteurs, venus du Tarn-et-Garonne, de Haute-Garonne et de l'Aveyron le matin, puis rejoints par leurs collègues du Gers, du Lot, du Tarn et des Hautes-Pyrénées l'après-midi, sont attendus avec leurs tracteurs devant l'usine Lactalis mardi à partir de 10 heures du matin.
"Comme toutes les régions, nous sommes mobilisés, et cette mobilisation ne s'arrêtera que lorsque les discussions avec Lactalis reprendront", a-t-il indiqué à France 3 Midi-Pyrénées.
"Nos adhérents sont à bout", explique pour sa part Damien Cantaloube, le président de la section lait au sein de la FDSEA 82.
"Les éleveurs perdent de l'argent tous les jours. Et depuis janvier 2015 leur revenu ne cesse de baisser. Ils ne parviennent plus à payer leurs fournisseurs et encore moins les emprunts à la banque".
En élargissant le combat à toute la France, les producteurs de lait cherchent à augmenter la pression sur Lactalis, resté silencieux depuis vendredi.
Le groupe laitier avait alors proposé une augmentation de 15 euros la tonne de lait à compter du 1er septembre, soit environ 271 euros, une proposition perçue comme un camouflet par les agriculteurs.
Un producteur sur cinq en France travaille pour Lactalis soit 20% de la collecte française, ou 5 milliards de litres de lait sur un total de 25 milliards produits annuellement en France. L'entreprise commercialise notamment les marques Lactel, Bridel, Président, Lanquetot et Roquefort Société.
Une campagne de boycott de Lactalis et de ses marques a par ailleurs été lancée ce week-end sur les réseaux sociaux par le site i-boycott.org pour soutenir les éleveurs.