Victimes d'une mouche venue d'Asie, les cerisiers français ne sont désormais plus protégés par le seul insecticide efficace, interdit en France depuis deux mois. Le hic : cette interdiction ne touche pas les autres pays européens. D'où la colère d'une profession qui parle de concurrence déloyale.
Y aura-t-il des cerises françaises sur les étals des marchés cet été ?
On peut légitimement en douter, selon les producteurs.
Dans le Tarn-et-Garonne, les cerisiers sont pourtant en fleurs, la récolte s'annonce bonne. Le problème est à venir, dans quelques semaines. Les premières chaleurs verront le retour d'une mouche venue d'Asie, qui pond sur les fruits quand ils commencent à mûrir.
Le seul traitement efficace contre cette mouche qui se reproduit à la vitesse V, c'est le Diméthoate, un insecticide très toxique qui a été interdit en France en février 2016, par souci de santé publique, le produit faisant "courir des risques inacceptables aux consommateurs et professionnels", selon les autorités sanitaires.
Le hic, c'est que cette interdiction ne frappe que la France et pas ses voisins européens, comme l'Italie et L'Espagne, deux pays producteurs de cerises.
La profession parle donc de concurrence déloyale et tire la sonnette d'alarme : la cerise française pourrait disparaître des étals d'ici trois ans.
Le ministre de l'agriculture a saisi la commission européenne pour demander l'interdiction du dimethoate dans toute l'Union.
Si la France ne l'obtient pas, les producteurs s'attendent à un manque à gagner de plus de 15% sur la récolte 2016.
Voir ici le reportage dans le Tarn-et-Garonne, de Julie Valin et Denis Hemardinquer, de France 3 Midi-Pyrénées :