Le parquet de Lyon a requis le renvoi devant le tribunal correctionnel du sénateur du Tarn-et-Garonne, Yvon Collin (RDSE), pour "trafic d'influence passif". Il revient désormais au juge qui instruit le dossier de renvoyer ou non l'élu devant le tribunal pour y être jugé
Le sénateur Yvon Collin, membre du Rassemblement démocratique et social européen (RDSE), avait été placé en garde à vue à Toulouse à l'automne dernier dans le cadre d'une affaire de corruption présumée, puis mis en examen à Lyon où le dossier a été dépaysé. Sa défense avait alors évoqué un dossier "totalement creux".A l'origine de l'enquête, une lettre expédiée à plusieurs destinataires par une connaissance d'Yvon Collin, dans laquelle il affirmait avoir proposé au sénateur, en 2010, de participer au financement d'une campagne électorale à hauteur de 40.000 euros, en échange d'un emploi pour son neveu.
L'immunité parlementaire d'Yvon Collin avait été levée en avril 2015 par le bureau du Sénat, à la demande de l'intéressé.
A l'époque, l'élu avait dénoncé "un traquenard, un vrai complot politique puisque le soi-disant corrupteur n'a jamais porté plainte", en faisant de cette affaire un épisode de son affrontement avec l'ancien président du conseil général du Tarn-et-Garonne, Jean-Michel Baylet, dont Yvon Collin fut proche avant de devenir un rival politique.
Jean-Michel Baylet, désormais ministre de l'Aménagement du territoire, avait de son côté rejeté avec force ces arguments, jugeant le cas d'Yvon Collin "accablant". "Il faut assumer les conséquences de ses actes même les plus délictueux", ajoutait alors l'ex-président du PRG.
Aux dernières élections sénatoriales en septembre 2014, Yvon Collin avait été élu au premier tour avec des voix de droite. Jean-Michel Baylet, lui, avait été battu au second tour face à un candidat UMP pour le deuxième siège de sénateur du Tarn-et-Garonne.