Albi : des écoles privées pas très catholiques

La nomination d'un nouveau directeur et le salaire qui doit lui être versé sèment la zizanie entre l'organisme gestionnaire d'une cité scolaire privée à Albi et le diocèse. Au point d'évoquer une exclusion de l'établissement de l'enseignement catholique. Explications.

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C’est la nomination d’un nouveau directeur qui a mis le feu aux soutanes. Pour diriger le groupe privé d’Amboise (Lycée et Collège du Bon Sauveur et Ecole Sainte Marie) soit une cité scolaire de 1600 élèves, les autorités ecclésiastiques du Diocèse d’Albi et leur DDEC  (Directeur diocésain de l'enseignement catholique), Christian Gerno, ont voulu imposer au printemps 2014 « un homme à eux » pour reprendre l’expression d’un parent d’élève.

Problème, ce n’est pas le Diocèse d’Albi qui paie son salaire mais l’OGEC (Organisme de gestion de l’enseignement catholique) d’Amboise, une association regroupant représentants des parents d’élèves et des personnels de l’établissement.

Or, certains administrateurs de l’OGEC estiment que « les règles élémentaires d'un recrutement classique et surtout la grille salariale habituelle » ne sont pas respectées. Bref, en matière de salaire, le fameux nouveau directeur a des prétentions pas très catholiques : 7000 euros par mois soit quasiment le double des salaires habituels… De quoi faire passer les responsables d’établissements publics pour des gagne-petit !

L'exclusion de l'enseignement catholique évoquée

L’exigence jugée démesurée ne passe pas dans la Cité Scolaire d’Amboise dont la réfection des bâtiments vieillissants doit mobiliser tous les efforts de trésorerie. Très vite le ton monte entre représentants religieux et les administrateurs, comptables des deniers versés par les parents d’élèves. A la fin de la très sainte année scolaire 2013/2014, le contrat de travail n’est pas signé et… à la rentrée non plus !

L’Archevêque d’Albi, Monseigneur Jean Legrez (impossible à joindre) et la Direction Diocésaine de l’Enseignement ne semblent guère apprécier ce refus d’entériner leur choix et l’interprètent même comme une entrée en dissidence, pour ne pas dire une fronde anticatholique. Selon les dires de ses administrateurs, l’OGEC serait même sous la menace d’une quasi-excommunication : une exclusion de l’enseignement catholique ! Pour des établissements qui s’appellent « Le Bon Sauveur » et « Sainte Marie » cela ferait plutôt mauvais genre. Mais cette menace n’est pas confirmée du côté diocésain ou le secrétaire préfère parler d’un « nécessaire renouvellement d’organismes de gestion vieillissants ».

Ce vendredi 3 octobre, les deux parties devaient se retrouver en terrain neutre pour une âpre négociation : la signature du contrat de nomination d’un nouveau directeur (intérimaire) venu du diocèse de Bordeaux. Si le rejet de cet accord pourrait provoquer un véritable schisme, son acceptation - qui signifie une capitulation des autorités diocésaines – donnera sans doute des pulsions velléitaires aux administrateurs d’organismes de gestion des autres établissements albigeois. Dans les deux cas, ce n’est pas la fin du chemin de croix…

A l'issue de le réunion en milieu de journée, aucun accord n'a pu être trouvé selon nos journalistes sur place. Le Diocèse exige toujours la démission des administrateurs pour signer le contrat et refuse de nommer deux professeurs suppléants qui font défaut à l'établissement. Les conséquences de cette impasse pourraient être lourdes et seront connues dans les jours à venir.
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