Le procureur de la république a requis 3 000 euros d'amende contre le rappeur Médine, jugé par le tribunal correctionnel d'Albi, dans le Tarn, ce jeudi 25 janvier 2024.
Le procureur de la République d'Albi dans le Tarn a requis une condamnation à 3 000 euros d’amende à l’encontre du rappeur Médine. Mis en examen pour "provocation publique directe non suivie d’effet à commettre un crime ou un délit", l’artiste originaire du Havre était jugé ce jeudi 25 janvier 2024, au tribunal correctionnel d’Albi.
Grand absent à l'audience, le rappeur avait mis en scène son mécontentement à l’égard du maire (LR) de Lavaur, Bernard Carayon et du député (RN) du Tarn, Frédéric Cabrolier, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux. Ces derniers s’étaient opposés à l’un de ses concerts au printemps 2023 à la salle Athanor à Albi.
L'artiste avait diffusé cette vidéo le 1er avril dernier dans laquelle il lance des fléchettes sur des photographies des deux élus qui avaient porté plainte. Celle-ci a été décortiquée lors de l’audience, notamment par le procureur qui remarque qu' "au moment où il lance ces fléchettes sur ces portraits, il sifflote, un air qui n’est pas anodin, une mélodie d'une scène du film Kill Bill, celle où le tueur à gage passe à l’acte". Et d’ajouter : "il est inacceptable d’inviter à commettre un délit sur les réseaux sociaux comme dans l’espace public sur des personnes clairement nommées."
Pour son avocate Me Nadia Zrari représenté par Me Solène Debarre, " il ne s'agissait que d'un jeu" évoquant la scène des fléchettes. Elle a expliqué que le rappeur avait tourné cette vidéo " sous pression" alors que les élus avaient demandé l'annulation de son concert albigeois. "Il est, dit-elle, au moment de la vidéo dans sa loge, donc déjà dans son rôle de rappeur provocateur". Elle défend une totale liberté d’expression ce que conteste l’une de ses cibles. L'avocate a demandé la relaxe du rappeur.
Le tribunal rendra sa décision le 22 février prochain.
(Avec Nicolas Bonduelle)