Médine s’est produit en concert à Albi (Tarn) samedi 1er avril. Sa venue avait été dénoncée par des élus locaux de droite et d'extrême droite. Avant de monter sur scène, il a lancé des fléchettes sur des photos de ses détracteurs, qui annoncent saisir la justice.
L’Athanor, mythique salle de spectacle à Albi (Tarn), affichait complet samedi 1er avril. Les 500 places disponibles étaient prises, et pour cause. Le public albigeois était de sortie pour assister au concert du rappeur Médine.
En amont de la soirée, sa venue dans le département du rappeur connu pour ses titres “Grand Paris 1&2” ou “God complex” avait été largement décriée par des représentants locaux de l’extrême droite.
À commencer par le groupuscule identitaire Patria Albigès, qui a lancé une pétition dès le mois de mars demandant l’annulation dudit concert. Ses membres assurent que Médine est “réputé proche de la mouvance islamiste” et l’accusent d’avoir tenu “des propos anti-blancs”. Une pétition notamment relayée par Frédéric Cabrolier, le député RN de la première circonscription du Tarn, et Bernard Carayon, maire Les Républicains de la commune tarnaise de Lavaur.
Des fléchettes sur des photos d'élus
Le rappeur, originaire du Havre, est un habitué de ce genre de polémiques. Interrogé par France 3 Occitanie le 29 mars dernier, Médine s’est défendu quelques jours avant de venir dans le Tarn. Le chanteur a notamment assuré que “c’est un honneur d’être la cible des gens qui se prétendent Charlie mais qui ne respectent absolument pas la liberté d’expression dans tous les sens du terme”.
En dépit de ces tentatives, le concert de l’ancien collaborateur de Booba a donc bel et bien été maintenu. Samedi 1er avril, juste avant de monter sur la scène de l’Athanor Médine a publié sur ses réseaux sociaux personnels une vidéo dans laquelle il lance des fléchettes. Tout en sifflotant, il prend pour cible les visages de deux de ses détracteurs, à savoir Bernard Carayon et Frédéric Cabrolier.
Deux plaintes déposées
“Le rappeur islamiste Médine joue aux fléchettes avec mon portrait au motif que j’ai demandé l’annulation de son concert à Albi pour risque de troubles à l’ordre public ! J’ai déposé plainte”, a annoncé sur les réseaux sociaux le député d’extrême droite Frédéric Cabrolier, tôt dimanche 2 avril.
Idem pour Bernard Carayon, le maire de la commune de Lavaur, qui annonce avoir porté plainte auprès du procureur d’Albi. “Nous étions parvenus à empêcher Médine de se produire au Bataclan, ce que chacun avait représenté comme une profanation. Albi, comme d’autres villes insensibles aux symboles qu’il porte, n’a pas résisté”, assure-t-il ce dimanche.
"Albi vous salue"
Alerté, le préfet du Tarn a également réagi dans la nuit de samedi à dimanche. “J'ai pris connaissance d'une vidéo du rappeur Médine dans laquelle les photographies d'élus tarnais servent de cibles pour fléchettes. Cette mise en scène est inacceptable dans notre République”, peut-on lire dans un tweet publié sur le compte du préfet du 81.
Dimanche 2 avril en fin de matinée, le rappeur Médine a répondu à Bernard Carayon via les réseaux sociaux. L’objet de son message : une vidéo de lui, sur scène la veille, acclamé par le public à la fin de son concert, avec la mention “Albi vous salue”.