Le créateur du premier cabaret fermier de France, "Folies Fermières", a inauguré ce week-end un nouveau bâtiment pour accueillir le spectacle dans le Tarn. Une décision risquée alors qu’il n’a toujours pas reçu la totalité des autorisations pour l'ouverture.
David Caumette a pris une décision radicale. L'agriculteur-éleveur mais aussi producteur du spectacle "Folies Fermières" a décidé de poursuivre coûte que coûte son cabaret à la ferme dans un nouveau bâtiment.
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Et ce, alors qu'il se heurte depuis des années à un refus administratif de la mairie de Garrigues (Tarn) pour utiliser ce hangar sorti de terre spécialement pour prendre le relais de son premier cabaret.
Si David Caumette en est venu à inaugurer le bâtiment en toute illégalité le week-end dernier, c'est qu'il ne comprend plus ce qu'il considère être "une incohérence administrative incroyable".
"Le bâtiment est aux normes. Il a une subvention de la région et l’avis favorable de la chambre d’agriculture. Tous les indicateurs sont au vert sauf un, celui de la mairie", souffle l'agriculteur.
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Selon la mairie de Garrigues, qui bloque le projet depuis huit ans, le bâtiment de 2 000 mètres carrés en zone agricole ne peut pas accueillir de public pour cette activité de spectacle et de restauration. La préfecture explique qu’elle "a rappelé au porteur du projet qu’en l’absence de ces autorisations d’urbanisme et de sécurité face au risque d’incendie, le fonctionnement de son établissement serait illégal."
Face à ce refus persistant, l'agriculteur a donc décidé de contre-attaquer en inaugurant tout de même le bâtiment pour une représentation des "Folies Fermières" ce week-end. "Nous sommes obligés d'ouvrir pour sauver nos fermes car 30 agriculteurs vivent grâce à ce projet-là aujourd'hui", assure David Caumette, qui accueille des centaines de personnes lors de ses concerts et cabarets à la ferme.
Une situation pas près d'être réglée
La situation ne risque pas d'évoluer de sitôt suite au nouveau plan local d'urbanisme. Une première demande d'autorisation a été rejetée au printemps et la seconde devrait prendre le même chemin. "Le maire refuse de faire passer la commission de sécurité", explique David Caumette.
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Ce contexte difficile ne semble pas arrêter le producteur de spectacles. Lui assure passer outre les refus et compte bien ouvrir trois fois par semaine. "Nous resterons ouverts tant que le préfet ne vient pas ici", déclare avec fermeté David Caumette.
Article écrit avec Hélène Jacques.