Depuis samedi 21 octobre, une partie des manifestants contre l'A69 étaient installés au lieu-dit de La Crémade (Tarn) situé sur le chantier de l'A69 afin de créer une Zone à Défendre (ZAD). Les forces de l'ordre ont décidé d'intervenir dimanche 22 octobre vers 13 heures et l'ont évacué.
"Alors que les organisateurs s’étaient engagés à quitter les lieux dès la fin de la manifestation, des individus radicaux se sont installés illégalement dans une propriété privée. Les forces de l’ordre sont sur place pour procéder à leur interpellation." La préfecture du Tarn a décidé d'évacuer dimanche 22 octobre le lieu-dit de La Crémade.
Depuis la veille un nombre important de manifestants contre l'autoroute A69 se sont installés sur les terres de cette ancienne ferme préemptée et située sur le tracé de l'A69 afin d'y créer une ZAD.
Les occupants font face aux forces de l'ordre et des gaz lacrymogène ont été tirés comme nous pouvons le constater sur cette vidéo du journaliste de France 3 Occitanie, Laurent Dubois.
Les barricades bloquant l'accès au site ont été aussi détruites à l'aide de véhicules blindés de la gendarmerie.
Les "zadistes" répliquent aux gaz lacrymogène à coup de cailloux et de bouteilles.
La racaille écolo/ gauchiste a déjà fait 6 blessés chez les #FDO. Des manifestants vraiments pacifiques, ou des fascistes rouges/ verts ? #A69
— Bernard Carayon (@BernardCarayon) October 22, 2023
Solidarité avec @Gendarmerie et @PoliceNationale . pic.twitter.com/fMYsGNWqOD
"Force est restée au droit"
Le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin a en début d'après-midi estimé qu'"une nouvelle fois, les forces de l’ordre subissent des violences inouïes et inacceptables alors que, sous l’autorité des magistrats, ils font évacuer un projet de nouvelle ZAD dans le Tarn. Des interpellations sont effectuées." Vers 16h20, la préfecture du Tarn n'indiquait aucun chiffre. Un peu plus tard dans l'après-midi, le membre du gouvernement remercie les "forces de l’ordre, qui grâce à leur courage, ont empêché les individus violents d’établir une ZAD dans le Tarn. L’autorité de l’État et des décisions de justice permettent de ne pas revivre un nouveau Notre-Dame-des-Landes. Force est restée au droit."
Merci aux forces de l’ordre, qui grâce à leur courage, ont empêché les individus violents d’établir une ZAD dans le Tarn. L’autorité de l’État et des décisions de justice permettent de ne pas revivre un nouveau Notre-Dame-des-Landes. Force est restée au droit.
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) October 22, 2023
Sur les réseaux sociaux, les "zadistes" ont appelé à la mobilisation pour "faire pression et protéger les lieux" : "Les FDO ne doivent pas rentrer dans le camp, et laisser les personnes qui souhaitent y rester en sécurité pendant le démontage" indiquent les organisateurs sur une boucle Telegram.
Selon nos journalistes, la zone a pourtant été évacuée à 13h15.
Voici leur reportage complet :
Thomas Brail blessé
Alors qu'il s'opposait à l'intervention des forces de l'ordre sur le site, Thomas Brail a été évacué par les street medics sur une civière, apparemment inconscient comme on peut le constater sur cette vidéo tournée par la journaliste de France 3 Occitanie, Harmonie Pacione.
Le militant écologiste a été extrait de la ZAD pour être installé un peu plus loin sur le campement de la manifestation. Selon les premiers éléments recueillis par les journalistes de France 3 Occitanie présents, la figure de la contestation aurait le poignet cassé. "J'ai pris un coup de matraque dans le genoux et sur le poignée. J'ai donc une grosse contusion au genoux et le poignet n'est pas très fonctionnel car je n'arrive pas à le bouger. Je n'ai pas l'intention d'être évacué. Mes copains sont là et j'aimerai savoir comment cela va se passer" a-t-il déclaré à une équipe de France 3 Occitanie.
Une trentaine de manifestants seraient blessés. "La répression est assez violente, estime le mouvement Extinction Rebellion dans l'une de ses publications sur les réseaux sociaux. Les flics gazent jusqu'au camp, jusqu'au tracteur et la tente psy qui à faillit prendre feu. Faites attention à vous, toutes les personnes vulnérable peuvent rejoindre le drapeau rouge pour être en sécurité !" Des départs de feu provoqués par les gaz lacrymogène sont également signalés.
Les services de la préfecture ont également demandé à l'ensemble des journalistes présents de quitter le lieu d'intervention des forces de l'ordre.
Lors d'une conférence de presse, le préfet du Tarn, Michel Vibois annonce en fin de journée que l'évacuation a été effectuée dans le cadre d'une opération judiciaire de flagrance, pour occupation d'un local avec voie de fait, et que 9 personnes ont été appréhendées.