Si Atosca a annoncé que l'autoroute A69 serait mise en service, comme prévu, à la fin de l'année 2025, les opposants au projet considèrent que plusieurs éléments prouvent un retard du chantier.
Dans le bras de fer entre Atosca et les opposants au projet de l'autoroute Castres-Toulouse, aucune des deux parties ne semble fléchir. Mardi 13 avril, les militants anti-A69 ont rencontré Christine Arrighi, députée EELV-Nupes de Haute-Garonne et rapporteur de la commission d'enquête sur le montage juridique et financier du projet.
L'occasion de pointer du doigt sur le terrain ce qu'ils considèrent comme des manquements écologiques et sociaux de la part du concessionnaire, qui, selon eux, aurait traité le dossier "avec légèreté".
"Le mythe" de l'avancement des travaux
Pour les militants,"le projet prend l'eau". Dans un message posté sur leur canal Telegram ce 15 mai 2024, ils évoquent "les conditions d'une mise en échec d'Atosca" qui seraient "de plus en plus fortes". Selon Thomas Digard, membre de La Voie est libre, "le projet n’est pas aussi avancé que l'entreprise le prétend".
Le collectif a obtenu le planning des travaux, publié en avril 2023. En comparant les dates de réalisations théoriques qui y apparaissent, à la situation actuelle, ils constatent que "50% du tracé initial de l'autoroute est actuellement vierge de tous travaux".
"Mr le Préfet, on est à la ramasse sur les travaux de l'#A69"
— La Voie Est Libre (@LaVoieEstLibre_) February 20, 2024
"Chut, le projet sera annulé si la vérité éclate, dites que les travaux en sont à 45%!"
"C'est crédible? Il nous reste 2 ans de chantier!"
"La presse gobera ! On vous fera cadeau des pénalités de retard."
©LovaManquer pic.twitter.com/TeHJfBP4fi
Depuis le mois de février 2024, les opposants affirment haut et fort que l'état d'avancement des travaux est "un mythe".
Les travaux avancent, selon Atosca
Alors qu'Atosca annonçait avoir dépensé 49% du budget prévu, à la fin du mois de mars, les opposants ont du mal à croire que le chantier reste dans les temps. "On a fait deux visites complètes du terrain, et on a pu constater que la plupart des ouvrages d'art ne sont pas encore construits", relève Thomas Digard.
Atosca l'explique : "Certaines choses ne sont pas visibles. La plupart des ouvrages d'art sont préconstruits et stockés dans des usines." Même cas de figure pour les ouvrages hydrauliques : "Sur 156 au total, 63 unités sont déjà posées et 110 sont stockées, prêtes à être installées", justifie le concessionnaire.
"Fait accompli"
La Voie est libre pointe du doigt la stratégie de communication d'Atosca qui, selon Thomas Digard, serait celle du "fait accompli". Ce dernier assure que le concessionnaire "donne l'impression que le chantier avance tellement normalement qu'on ne pourra plus reculer, qu'il sera impossible de l'annuler".
Atosca conteste et confirme la mise en service de l'autoroute à la fin de l'année 2025. L'entreprise assure n'avoir aucune pénalité de retard : "On est dans les temps."