Le rapporteur spécial de l'ONU, qui s'est rendu sur le site où protestent les opposants à l'A69, provoque des remous. Il demande notamment des mesures immédiates de protection des défenseurs de l’environnement, la facilitation du travail de la presse, une enquête et des sanctions sur les pratiques des forces de l'ordre. Réactions.
Mesures immédiates de protection des défenseurs de l’environnement occupant pacifiquement les arbres, facilitation du travail de la presse et des observateurs des pratiques policières, enquête et sanctions sur les pratiques des forces de l'ordre... le rapporteur spécial de l'ONU, Michel Forst, a sévèrement jugé le comportement des forces de l'ordre sur le chantier de l'A69. Des observations que dément le préfet du Tarn, Michel Vilbois.
France - Déclaration fin mission Tarn, 22-23 février 2024, #A69
— Michel Forst (@ForstMichel) February 29, 2024
Demande de mesures immédiates de protection des défenseurs de l’environnement occupant pacifiquement
les arbres "écureuils" 👉 voir fil ci-dessous.
Déclaration complète : https://t.co/apaScaioaf pic.twitter.com/vj3kkfmDhA
Il explique sur X/Twitter qu'il a donné au rapporteur spécial Michel Forst toutes les explications sur l'intervention des forces de l'ordre à Saïx et "regrette qu'il n'en ait tenu aucun compte".
Michel Vilbois déplore que le rapporteur spécial ait effectué une publication ce jour sur X/Twitter, mettant en cause l'intervention des forces de l'ordre pour évacuer les personnes illégalement installées sur un terrain privé à Saïx. Le préfet regrette que "contrairement aux indications que lui avait donné M. Forst lorsqu'il a été reçu en préfecture le 23 février 2024, cette publication ait été faite sans que les autorités locales aient pu apporter, dans le strict respect du contradictoire, les précisions nécessaires".
Sur X, le préfet du Tarn dit regretter encore plus "que Michel Forst n'ait pas tenu compte dans sa publication des explications qui lui ont été données pendant 1h30, qui démentent formellement les allégations qu'il rapporte".
Du côté de LFI-NUPES, au contraire, on salue dans un communiqué le travail du rapporteur qui "dénonce, avant même le traitement des plaintes, des agissements policiers contraires à la Convention européenne des droits de l’homme et à la Convention contre la torture de l'ONU, il demande l’accès sans délai des militants au ravitaillement en nourriture et en eau potable. Il demande également aux autorités françaises l’ouverture d’une enquête sur les agissements des policiers qui ont pu mettre en danger la vie des militants".
Le groupe politique affirme : "la criminalisation des défenseurs environnementaux doit cesser !". "Nous appelons solennellement l’Etat à mettre en œuvre sans attendre les recommandations du rapporteur spécial des Nations Unies sur les défenseurs de l'environnement au titre de la convention d'Aarhus, avant qu’un drame ne survienne, et à respecter les conventions internationales qu’il a ratifiées".
"La répression que subissent actuellement en Europe les militants écologistes constitue une menace majeure pour la démocratie et les droits humains" selon @ForstMichel de l'ONU.
— Marie Toussaint 🌍🌏 (@marietouss1) February 29, 2024
Comme sur le trajet de l'#A69, où les atteintes à l'état de droit européens doivent cesser. pic.twitter.com/xl2aIiT9MF
La députée européenne écologiste Marie Toussaint relaie sur son compte X la teneur du rapport de Michel Forst. Elle a pris la parole devant le parlement européen pour soutenir ses allégations. "Ecoterroristes, écovandalistes, menaces pour la démocratie... Malgré la convention d 'Aarhus, les Etats membres s'évertuent à condamner des actes inoffensifs qui n'ont d'autre objectif que de pointer l'action illégale des Etats sur le climat, la biodiversité, la pollution ou la santé documentée par les scientifiques".
"En France, aujourd'hui, dans le Tarn, ajoute-t-elle, la police allume des feux au pied des arbres dans lesquels sont accrochés les écureuils, ces défenseurs de la nature. Intoxication par les flammes qui risquent d'ailleurs de mettre feu à la forêt, privation de sommeil, de nourriture et d'eau, arrestations violentes et même dangereuses, insultes et même menaces de viol. Ces pratiques sont indignes de l'Etat de droit européen".
"Il est temps de réagir, poursuit-elle. Je demande à ce que le parlement européen, notre institution et l'Europe condamnent enfin les atteintes aux droits des défenseurs de l'environnement et finance à son tour, la mission du rapporteur des Nations Unies".