La présence de l'humoriste Yassine Belattar auprès d'Emmanuel Macron au Maroc lors de sa visite officielle, n'est pas passée inaperçue dans les milieux d'extrême droite. L'ancien député du Rassemblement National, Frédéric Cabrolier a partagé sur le réseau social X une photo qui s'est avérée être un faux.
130 personnes accompagnent Emmanuel Macron en visite officielle au Maroc. Mais c'est surtout un humoriste franco marocain controversé, qui a été la cible de l'extrême droite sur X
Yassine Belattar cible de l'extrême droite
À coups de tweet, l'extrême droite a largement relayé sa colère sur la présence du franco Marocain Yassine Belattar, dans les personnalités aux côtés d'Emmanuel Macron, pour sa visite officielle au Maroc.
Cet ancien député RN qui partage un photomontage raciste est le père d’un des leaders d’un groupuscule identitaire violent actif d’Albi (Patria Albiges), énième preuve des liens entre radicaux et RN et du caractère non exceptionnel des « brebis galeuses » pic.twitter.com/gOE1RN44rD
— Nicolas Massol (@nicolasmassol1) October 29, 2024
Sur le réseau social X, l'ancien député RN du Tarn, Frédéric Cabrolier n'a pas hésité à partager une publication, qui montre l'humoriste dans une manifestation brandissant une pancarte aux relents clairement islamistes. Elle a été relayée plus d'un millier de fois en ligne. "Cet ancien député RN qui partage un photomontage raciste est le père d’un des leaders d’un groupuscule identitaire violent actif d’Albi (Patria Albiges), énième preuve des liens entre radicaux et RN et du caractère non exceptionnel des « brebis galeuses »" commente Nicolas Massol, journaliste de Libération.
Fake news sur les réseaux sociaux
Sauf que cette photo n'est rien de plus qu'une photo montage. C'est un fake, comme il a été démontré. Rien à voir avec la pancarte originale où il est écrit : "je suis voilée et Française, j'ai mes droits". Un fake, diffusé à grande échelle sans aucune vérification : "À partir du moment où je le considère comme un proche des islamistes, cette photo ne m'a pas étonnée", se défend Frédéric Cabrolier.
Sur le fake partagé par cet élu https://t.co/8TIpsdil1v
— Romain Herreros (@Romain_Herreros) October 29, 2024
Et il poursuit : "C'est mon ancien assistant qui m'a prévenu que c'était un fake, alors je l'ai retirée. Je regrette un peu de m'être fait avoir mais ça ne change rien à ce que je pense du personnage".
Les"drôles de fréquentation" du président
Qu'à cela ne tienne. L’ancien député RN persiste et signe avec un nouveau tweet, cette fois une photo piochée dans les clichés officiels de la visite au Maroc, où il fustige la tenue indécente de Yassine Belattar et les "drôles de fréquentations" du président de la République.
Voici Yassine #Balattar qui accompagne E. Macron en jean-tennis le tenue officielle des NFP : condamné pour menaces de mort, islamiste, c’est lui qui aurait incité E. Macron à ne pas aller à la marche contre l’antisémitisme !
— Frédéric Cabrolier (@Fr_Cabrolier) October 29, 2024
E. Macron aura abaissé la France jusqu’au bout ! pic.twitter.com/XHY1NkbCpg
L'entourage du président a fait savoir qu'il ne faisait pas partie de la délégation officielle, qu'il s'agissait d'une "personnalité franco marocaine" et a assuré que sa présence avec la délégation à Rabat ne valait "en aucun cas adhésion à ses idées".
L'humoriste condamné en 2023
Yassine Bellatar avait été condamné à quatre mois d'emprisonnement avec sursis en septembre 2023 pour des menaces de mort sur plusieurs personnalités du monde du spectacle en 2018 et 2019.
Yassine Belattar a été vu avec la délégation française actuellement au Maroc. Le "Monsieur Banlieues" d’Emmanuel Macron avait été condamné en 2023 à 4 mois de prison avec sursis probatoire.
— Marianne (@MarianneleMag) October 29, 2024
Lire notre enquête : https://t.co/q6mPopVdmr pic.twitter.com/l6PYH1x2go
Une polémique avait déjà surgi en novembre 2023 lorsque Yassine Belattar avait été reçu par des conseillers d'Emmanuel Macron, après l'attaque du Hamas en Israël et peu avant la grande marche contre l'antisémitisme en France à laquelle le chef de l'Etat avait décidé de ne pas participer.