Dans un post sur son compte Facebook, la direction de l'établissement Leclerc à Gaillac (Tarn) informe sa clientèle de ne pas être en mesure de proposer certains produits "en raison des perturbations du fret routier". La mobilisation des agriculteurs ne faiblit pas et le blocage d’axes routiers commence à perturber l’approvisionnement des supermarchés.
Comme le magasin Leclerc de Gaillac, dans le département du Tarn, des distributeurs ne sont plus en mesure de proposer l’ensemble des produits habituels. La colère des agriculteurs partout en France ne faiblit pas, le blocage des axes routiers et les convois de tracteurs commencent à avoir des répercussions sur l’approvisionnement en marchandises.
Pas encore de pénurie, mais des retards
Les grossistes comme la grande distribution ne souffrent pas de pénuries mais des premiers retards de livraison commencent à peser sur le secteur des professionnels de l'alimentation. " Nous n'avons pas de rupture mais une gestion au jour le jour", explique un grossiste tarnais qui s'approvisionne dans les Pyrénées-Orientales et en Provence.
La direction de l'Etablissement Leclerc de Gaillac dans le Tarn, elle s’excuse dans un post sur Facebook auprès de sa clientèle. Spécifiant "qu’en raison des perturbations du fret routier", le magasin n’était pas en mesure de proposer certains produits. Le directeur n'a pas souhaité répondre à nos questions, tout comme le directeur d'un Intermarché à Toulouse qui nous renvoie au service de presse national. La grande distribution joue la discrétion alors qu'elle a été la cible à plusieurs reprises d'actions menées par des agriculteurs (les plateformes logistiques de Leclerc dans l'Aude et d'un supermarché à Agen).
Sur les barrages routiers, le nom de Michel-Edouard Leclerc circule. Critiqué notamment par la FNSEA sur sa façon de donner des leçons au monde agricole sur les plateaux de télévisions.
La solution des produits locaux
Mais d’autres grands magasins comme le magasin Super U à Castres qui appartient au groupe Système U, ne rencontrent pas de difficultés. Vincent Vialle, le directeur explique "comprendre et soutenir le mouvement des agriculteurs. Cela fait plus de 10 ans qu’on en parle". L’entreprise a fait le choix de travailler avec les producteurs locaux et de la région.
Le rayon boucherie est géré par une dizaine de bouchers, ce qui permet de valoriser les morceaux de viandes et de maîtriser le prix de vente. 95 % des produits boucheries sont issus de l’agriculture locale. Un modèle économique viable selon Vincent Vialle "nous ne négocions pas le prix d’achat lorsque l’on travaille avec des fournisseurs en direct. Nous payons un peu plus cher tout en maîtrisant le prix de vente".
Il est encore trop tôt pour se ruer sur certains produits alimentaires dans les rayons des grandes surfaces. Les plates-formes logistiques ne sont pas bloquées mais si le mouvement des agriculteurs perdure l'approvisionnement des supermarchés pourrait se compliquer.