Installée à Monstastruc-de-Salies en Haute-Garonne, l'exploitation de Ludovic Calvet a été choisie pour accueillir Gabriel Attal, le 26 janvier 2024. Il livre son sentiment sur les annonces du Premier ministre.
Au milieu d'une forêt de micros et de politiques, Ludovic Calvet. Jamais l'agriculteur n'avait accueilli autant de monde chez lui. Son exploitation, installée au lieu-dit Saint-Martin à Montastruc-de-Salies, en Haute-Garonne, a été choisie pour accueillir Gabriel Attal, le vendredi 26 janvier 2024.
Située à une trentaine de kilomètres de Carbonne et du barrage de l'A 64, épicentre des manifestations des agriculteurs d'Occitanie.
Prévenu le matin même, l'agriculteur a dû se plier aux exigences du service d'ordre de Matignon. "Cela a été simple, on a mis 5 ou 6 bottes de paille, quelques bancs, et voilà, on a fait un petit amphithéâtre vite fait bien fait", raconte Ludovic Calvet à notre journaliste Julie Valin. TÉMOIGNAGE
Impacté par la MHE
L'éleveur a été sélectionné, car il cochait toutes les cases. Il n'est engagé dans aucun syndicat et son exploitation était facile à sécuriser pour accueillir le Premier ministre et Marc Fesneau, le ministre de l'Agriculture et Christophe Béchu, ministre de la Transition écologie et de la cohésion des territoires.
La ferme a depuis retrouvé son calme. Ludovic Calvet attend désormais l'application concrète des mesures annoncées par Gabriel Attal, notamment sur la maladie hémorragique épizootique (MHE). La fièvre bovine a touché 45 % de ses 250 bêtes. "L'aide d'urgence (NRDL la prise en charge de 90 % des frais de vétérinaires à partir du 5 février) va nous rembourser entre 2100 à 3000 euros enviros. C'est déjà bien, mais il aurait fallu autre chose pour ce qui va nous manquer à la fin", note l'agriculteur.
La hausse du GNR : + 11 000 euros en deux ans
Gabriel Attal a aussi annoncé le gel de la taxe sur le gazole non-routier, une dépense qui pèse lourd dans le budget des exploitations. Cette taxe devait augmenter progressivement jusqu'en 2030 pour financer la décarbonation du secteur agricole. Pour Ludovic Calvet, "Cela représente, une augmentation d'environ 11 000 euros sur les deux dernières années. Et les centimes qu'ils vont nous rétrocéder ne nous ramèneront pas au prix que l'on avait il y a deux ans", regrette-t-il. L'agriculteur juge plus positif le remboursement de la TICPE (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) directement à l'achat, en deux temps. Cette mesure doit s'appliquer à 50 % dès le mois prochain et à 100 % d'ici l'été. "Ça sera moins de paperasse", analyse l'agriculteur.
Après cette visite ministérielle, l'éleveur compte créer un groupe avec d'autres agriculteurs pour faire remonter les problématiques locales, directement à Matignon.