Tous les ans, à la même période, le troisième jeudi de novembre, c’est tout le vignoble gaillacois qui célèbre la sortie du primeur. Mais cette année, en raison du confinement, les fêtes sont annulées. Une nouvelle épreuve pour les vignerons qui, malgré tout, ne baissent pas les bras.
Cette année, le vignoble gaillacois n'accueillera pas de public comme à l’accoutumée. Le confinement en a décidé autrement mais les vignerons n’ont pas dit leur dernier mot. Les portes restent entrouvertes, le vin primeur est tout de même accessible au grand public, notamment grâce au "click and collect".
Cédric Carcenac, vigneron et président de l'A.O.C de Gaillac, explique que les vignerons sont capables de s'adapter : "la vente du primeur, ce produit si festif qui nous tient à cœur, va se faire cette année grâce au click and collect. Chaque domaine l’a mis en place et cela fonctionne. Tout le monde joue le jeu, les cavistes aussi sont au rendez-vous et resteront ouverts durant ces 4 jours".
Suite aux annonces gouvernementales et nouvelles restrictions mises en place, l'évènement Chai Mon Vigneron ne pourra pas être maintenu aux dates prévues. Nous reviendrons vers vous dès que nous aurons de nouvelles informations.
— Vins de Gaillac (@VinsdeGaillac) November 2, 2020
En attendant, prenez soin de vous.#vinsdegaillac pic.twitter.com/4sVDb7ISk9
Le primeur fêté autrement
Le site internet du vin de Gaillac a réactivé sa plateforme de vente en ligne et ses livraisons gratuites à domicile et en points relais.Cédric Carcenac précise que "les domaines resteront tout de même ouverts durant ces quatre jours. Bien sûr il n’y aura pas de visite dans les vignes, ni de soirées festives autour de la vigne et du vin mais les domaines accueilleront les visiteurs, de manière différente évidemment en respectant les gestes barrières".
Chaque année plus de 500 000 bouteilles sont commercialisées. Cette fois-ci, précise Cédric Carcenac, "les vignerons ont anticipé la crise en diminuant leur production, soit 20% de bouteilles en moins sur l’ensemble du vignoble de Gaillac".
Depuis le début de la crise sanitaire, les vignerons sont en grande difficulté. A Gaillac, ils vont tenter de sauver la vente du primeur mais tous s’inquiètent du manque à gagner engendré par ce produit d’appel. "Effectivement c’est ce qui s’accroche à ce primeur qui va nous manquer terriblement, mais on est prêt pour la relance, on espère que les consommateurs de toute la région d'Occitanie vont jouer le jeu pour les fêtes de fin d’année."
Le coup de massue quand même
Au domaine Vayssette sur les premiers coteaux de la ville de Gaillac, près de Castelnau-de-Montmiral, l’heure n’est pas à la fête. L’année a été très difficile et l’annulation de ce rendez-vous important n’arrange rien."Economiquement, c’est une catastrophe. Octobre, novembre et décembre sont de très gros mois pour nous. Ces quatre jours de portes ouvertes représentent 35 à 40 000 euros de chiffre d’affaires. C’est un manque à gagner conséquent, on accueille beaucoup de monde pendant ces 4 jours", explique Nathalie Vayssette, vigneronne.
Car le primeur est un produit d’appel. Lorsque les gens viennent au domaine, ils repartent avec une bouteille de primeur, oui, mais avec en plus au moins cinq bouteilles de la cave. Avec l’annulation des foires et salons, la baisse de 50% des exportations, tout cumulé, ça fait beaucoup.
"Concernant le primeur les gens jouent le jeu et puis on a un système de livraison bien rôdé", rajoute la vigneronne.
Les mois de janvier et février s’annoncent compliqués et le domaine anticipe déjà : "on va faire le dos rond mais on sait déjà que l'on ne recrutera pas de salariés occasionnels, c’est le seul moyen pour réduire les charges. En espérant pouvoir garder nos deux salariés".