Deux jeunes victimes en quelques jours, la méningite fait peur. Mais nous connaissons mal cette inflammation, très contagieuse, dont les symptômes peuvent faire penser à tort à d'autres maladies. Alors comment reconnaître cette infection mortelle ? Comment la soigner ? L'éviter ? Voici quelques éléments de réponse.
Le 31 octobre dernier, une adolescente de 14 ans décède quelques heures après avoir été prise en charge à l'hôpital Purpan à Toulouse. Quelques jours avant, c'est une jeune femme de 25 ans qui est morte, peu après son transfert au CHU de Montpellier. Dans les deux cas, le diagnostic est sans appel : méningite foudroyante.
La méningite : une maladie potentiellement mortelle qui peut se propager rapidement d'une personne à une autre. Elle peut être causée par des virus, des bactéries, des champignons ou d'autres agents infectieux. Il est essentiel de diagnostiquer et traiter la méningite à temps.
Les symptômes chez l'enfant et l'adulte
La méningite est une inflammation des méninges. Ces membranes enveloppent le système nerveux central : le cerveau et la moelle épinière. Les symptômes se caractérisent par une fièvre, souvent élevée, associée à des frissons et d'autres manifestations, parmi lesquelles peuvent être présents :
- Des maux de tête intenses associés à une intolérance à la lumière ou au bruit
- Des nausées ou des vomissements
- Une raideur de la nuque, l'arrière du cou est douloureux et raide lors des mouvements
- Un teint gris ou marbré
- Des courbatures importantes
- Une grande fatigue
Des symptômes neurologiques peuvent également survenir : une somnolence, de la confusion ou des convulsions.
La #JournéeMondialeDeLaMéningite est une occasion de nous rappeler qu’il est important de parler des signes, des symptômes de la méningite et comment la prévenir, surtout pour les nourrissons et les adolescents, qui figurent parmi les personnes les plus à risque. En savoir plus 👇 pic.twitter.com/vQwyB04dzO
— GSKCA (@gskca) October 5, 2024
D'une façon générale, deux symptômes d’une infection invasive à méningocoques doivent alerter : une fièvre élevée et une ou plusieurs taches rouges ou violacées sur le corps d’apparition rapide.
Si ils semblent faciles à repérer, ces symptômes sont également présents dans d'autres maladies, ce qui explique parfois un diagnostic tardif de la méningite.
Plus difficile à repérer chez les nourrissons
Chez le nourrisson, les symptômes des méningites sont différents. Le site de l'assurance maladie, "Ameli" précise :
Chez un nourrisson, les symptômes sont peu caractéristiques donc plus difficilement décelables.
Assurance maladie
Mais certains signes peuvent vous alerter, surtout si votre bébé a un comportement inhabituel : pleurs incessants, irritabilité, somnolence anormale.
- Il refuse de s'alimenter
- Il a un teint gris ou marbré
- Il paraît abattu ou peu réactif
Méningite virale ou bactérienne, comment le savoir ?
Les méningites virales se soignent rapidement et sans traitement spécifique.
Ce sont les méningites bactériennes qui sont les plus dangereuses. "Elles sont mortelles dans 20% des cas", d'après l'assurance maladie. Il faut également les traiter de façon urgente pour éviter les complications.
Quand la présence de symptômes de la méningite est avérée, une hospitalisation est indispensable.
C'est une ponction lombaire qui va permettre d’établir le diagnostic d'une méningite d'origine virale ou bactérienne. En cas de méningite bactérienne, la réalisation d'un antibiogramme permet de prescrire un traitement antibiotique adapté au germe présent.
Comment prévenir les méningites ?
Pour prévenir l’apparition de certaines méningites, le respect des recommandations vaccinales est essentiel. En effet, la vaccination protège contre différents germes pouvant causer une méningite, notamment les méningocoques B et C. La vaccination de tous les nourrissons contre le méningocoque B est recommandée, mais non obligatoire.
Pour chaque cas de méningite à méningocoque, le malade est isolé dans un service protégé et le cas doit être signalé à l'ARS, l'agence régionale de santé. L'entourage du malade bénéficie souvent d'un traitement préventif. Cette prévention concerne les individus ayant été en contact direct et prolongé avec le patient, dans les 10 jours qui ont précédé son hospitalisation.
300 000 décès par an
En France, en 2023, 560 cas de méningites à méningocoque ont été signalés. 59 personnes en sont mortes.
Dans le monde, chaque année, deux millions et demi de personnes souffrent de méningites bactériennes aiguës. 300 000 personnes en meurent.