Chez les Lapeyre, le père et la fille font de la politique mais pas sous la même bannière. Philippe au Rassemblement National, Margot au Parti Socialiste. Plus étonnant encore, ils sont tous les deux candidats sur le même canton pour les élections départementales. Une situation insolite.
Ils ne sont pas sur la même longueur d’onde côté politique. Un désaccord qui n’empêche pas le père et la fille de rester très proches. Philippe défend les idées du parti de Marine Le Pen (RN), Margot, elle, jeune militante depuis 10 ans au Parti Socialiste du Tarn se présente pour la première fois, candidate sur le même canton que son père dans le Tarn, le canton Albi 2. Chacun semble faire la part des choses peut-être pour éviter les débats épineux à la maison.
C’est pas notre kif chez les Lapeyre de parler politique, je peux comprendre le côté insolite mais ce n’est pas l’essentiel.
Philippe respecte l’engagement de sa fille au Parti Socialiste "je respecte les idées du PS, ceux qui ont gardé l’identité du PS et ma fille en fait partie, pas ceux qui sont partis à La République en Marche ou dans d’autres partis".
Regards croisés
Chacun défend avec conviction ses idées. C’est la première fois que Philippe Lapeyre se présente comme tête de liste RN sur le canton Albi 2 pour les élections départementales. Il était candidat sous la même bannière aux dernières élections municipales.
Je trouve très bien que Margaux s’investisse en politique nous n’avons pas les mêmes idées bien que sur le plan social on se rapproche souvent l’un de l’autre. Elle c’est pour tous moi c’est d’abord pour les Français, c’est notre grande différence.
Le candidat du Rassemblement National reconnaît être en concurrence avec sa fille mais chacun semble se voir simplement comme un adversaire politique, "je fais la part des choses", explique Margaux , "l’objectif c’est de donner un sens au canton, de poursuivre l’action départementale menée pour le canton et les habitants. Ce qui est du personnel reste du personnel. Il ne s’agit pas de mon père qui est face à moi mais d’un candidat du RN".
"On débat très peu à la maison, quand on se voit c’est pour partager des liens familiaux, un père et sa fille qui s’aiment, on sait qu’on est en désaccord sur des points de vue", explique le papa.
A la différence de son père, la jeune femme de 26 ans milite depuis 10 ans au sein du Parti Socialiste et défend depuis toujours des valeurs humanistes et c’est comme une évidence qu’elle a franchi le pas en se présentant pour la première fois comme tête de liste sur le canton Albi 2 aux prochaines élections départementales du Tarn. "Quand on a des valeurs qui appartiennent à la solidarité à l’humanisme, à la fraternité, cela me paraissait évident d’adhérer à ce parti-là", dit Margaux Lapeyre.
Pas sur la même longueur d’onde
Malgré cette entente cordiale les deux candidats restent concurrents, "il y a une concurrence, elle sera fière d’avoir un score plus élevé que le mien comme je serai fier d’avoir un score plus élevé que le sien", explique Philippe Lapeyre.
"Je veux défendre les valeurs d’humanisme, l’humain quel qu’il soit, pour la dignité, la solidarité on vit une période difficile et c’est important d’agir en ce sens", raconte de son côté la jeune militante.
On a du mal tout de même à comprendre ou à croire qu’entre le père et la fille, les débats ne soient plus houleux tant les idées qu’ils défendent les opposent.
"L’action sociale a une importance capitale elle représente plus de 50% du budget du département. Nous voulons l’action sociale pour les Français d’abord. Il y a un budget voté pour les migrants mineurs non accompagnés ce qui est normal mais ce qui n’est pas de la compétence du département ce sont les aides octroyées aux familles d’accueil pour accompagner ces mineurs, ces migrants en situation illégale. Cela représente 12 millions d’euros par an, je pense qu'il y a d’autres choses à faire notamment l’aide aux personnes âgées dépendantes", développe le candidat du RN pour le canton Albi2.
Le père ou la fille ? Le RN ou le PS ? Les électeurs trancheront les 20 et 27 juin prochains.