Grève des médecins généralistes : "c'est l'expression d'un ras-le-bol" selon le syndicat MG France

Les médecins généralistes manifestent à Paris mardi 14 février. Pour le Dr Théophile Combes, vice président de MG France et médecin généraliste à Gaillac (Tarn), ne mouvement de grève témoigne du malaise dans sa profession.

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Alors que le projet de loi visant à lutter contre les déserts médicaux est examiné au Sénat, les médecins généralistes ferment leurs cabinets médicaux mardi 14 février partout en France.

Le Dr Combes est vice président et délégué régional d'Occitanie du premier syndicat de médecins généralistes MG France. Depuis son cabinet à Gaillac (Tarn), il exprime les préoccupations des généralistes sur fond de projet de loi actuellement examiné au Sénat. La loi Rist vise à améliorer et simplifier le système de santé pour lutter contre les déserts médicaux.

Ce projet de loi prévoit notamment le transfert de certaines pratiques et responsabilités aux auxiliaires médicaux (infirmiers spécialisés ou encore kinésithérapeutes), le médecin voit plutôt "une loi qui va monter les professions les unes contre les autres". 

France 3 Occitanie : pour quelles raisons irez-vous manifester à Paris ?

Dr Théophile Combes, vice président de MG France : Il est vraiment urgent de sauver la médecine générale, affirme Théophile Combes en préambule. La mobilisation risque d'être forte en Occitanie et partout en France. 

Cette grève est l'expression d'un ras-le-bol de toute une profession depuis de nombreuses années.

Dr Théophile Combes - Vice-président MG France

Des promesses de négociations pour développer une médecine de proximité de qualité et plus moderne ont été faites dès 2016. Depuis, il y a eu le Covid, les élections et cela fait sept ans que rien n'a bougé, et ça commence à être long.

Nous demandons des ressources humaines plus importantes, des secrétariats plus répandus et couvrant de plus grandes plages horaires, des assistants médicaux, des locaux correspondant à nos besoins d'accueil d'une patientèle toujours plus nombreuse, plus âgée et présentant plus de pathologies.

Nous nous sommes déjà mobilisés à plusieurs reprises mais on a l'impression d'être invisibles. Depuis des années, on nous balade avec des fausses promesses mais il y a toujours plus de contraintes sur la profession, trop, c'est trop !

France 3 Occitanie :  le métier est-il toujours attractif ?

Dr Théophile Combes, vice président de MG France : En 10 ans nous avons perdu 11 % des effectifs. La médecine générale c'est 10 fois plus de consultations que de passages aux urgences. Quand l'OMS préconise le développement des soins de proximité, seulement 1 % du PIB est consacré à ces soins. Dans ce mouvement, il y a une convergence entre l'inquiétude de tous sur la retraite, le fait de travailler plus longtemps et cette restriction terrible sur la santé. Avec l'inflation nos charges augmentent, on a augmenté le salaire de nos secrétaires (quand on a la chance d'en avoir) mais on a besoin d'aides pour embaucher plus de secrétaires ou d'assistants médicaux. Il y en a 2.000 en France qui ont permis à 500.000 patients d'avoir accès à un médecin généraliste. Il en faudrait dix fois plus pour atteindre 500.000 personnes prises en charge correctement.

La proposition de loi Rist (portée par Stéphanie Rist - députée Renaissance) visant à donner aux patients un accès direct à certains professionnels paramédicaux n'est pas entendable dans une profession déjà en souffrance.

Le kiné va faire une partie de notre métier, l'infirmier spécialisé une autre partie... Toutes ces contraintes poussent les jeunes médecins à fuir, dégoutés par le manque d'attractivité de ce métier. J'ai peur de l'effet domino qui entrainera la France dans un désert médical. Il y a des choses constructives à faire, mais le gouvernement ne nous propose que des mauvaises idées. La violence institutionnelle est devenue insupportable. C'est pour cela que nous allons manifester.

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