Le maquis de Vabre, dans le département du Tarn, fête son 80e anniversaire. Le 9 mars 1943, 4 jeunes protestants le fonde. Il faudra attendre un an, avant que ce groupe ne prenne les armes.
80 ans après, quelques bâtisses du hameau de Courrégé tiennent toujours debout. Le 9 mars 1943, quatre jeunes scouts protestants prennent le maquis pour échapper au Service du Travail Obligatoire (STO) en Allemagne. Le maquis de Vabre est né.
Au départ, il s'agit "d'un maquis d'attente, c'est-à-dire on est en mars 1943, il n'y a pas d'armes, pas d'organisation", détaille Michel Cals, écrivain et spécialiste du maquis de Vabre.
Les éclaireurs juifs et protestants, composant le réseau, "vont se cacher jusqu'à ce que d'autres puissent les rejoindre, que les maquis s'organisent."
Le capitaine Guy de Rouville rassemble et fédère les maquisards. "Le choc ça a été lorsqu'on a compris qu'il n'y avait plus de république, et ce département et cette montagne en particulier a toujours été une république", nous racontait-il en 1998.
En 1944, le maquis de Vabre entre dans la lutte armée et compte 450 personnes. Les premières armes viennent de gendarmes résistants, avant que les parachutages, lancés depuis Alger, poursuivent cet effort.
Les maquisards multiplient les attaques, notamment après le débarquement en Normandie, avant de participer pleinement à la Libération de Castres le 20 août 1944. 4.500 soldats allemands y sont faits prisonniers à la reddition. Pour fêter leur victoire, les 500 maquisards organisent le repas des 500 sur la place du village, où ils sont servis par les sous-officiers allemands. "Ça sera la seule vengeance", pointe Michel Cals.
La mémoire de cette histoire de la Résistance vit toujours au cœur du village au sein du musée à travers des photos et des vidéos. En 2015, la commune a été reconnue Villages des Justes.