Victime de plusieurs aléas climatiques et de l'inflation galopante, la jeune maraîchère Elise Dubray-Vautrin avait lancé sa micro-exploitation il y a trois ans. Depuis 2020, elle faisait pousser ses légumes bios dans la plaine albigeoise (Tarn), mais elle doit désormais cesser son activité.
Dans les serres, quelques salades pointent le bout de leurs feuilles. Ce sont les derniers légumes bios plantés par Elise. La jeune maraîchère vient de stopper son activité après presque quatre ans d'exploitation. Pour elle c'est plus qu'une page qui se tourne, "c'est un bon morceau de ma vie", avoue-t-elle.
En cause notamment : l’inflation. "Les charges ont explosé. À tous les niveaux : l'électricité, les assurances. À côté de ça les marchés et les magasins bios se sont vidés. Et en 6 mois, j'ai perdu pratiquement la moitié de ma clientèle professionnelle : soit par de fermetures, soit par des remaniements d'entreprises."
Un métier solitaire
Elise a posé les mains sur cette terre albigeoise en mars 2020. Elle s'installe sur un terrain mis à disposition par la ville. Rapidement elle fait face à plusieurs aléas : inondation, grêle, sécheresse et gel. Le ciel ne lui épargne rien. Elle perd une grande partie de ses premières productions. C'est dans la solitude qu'elle affronte ces épreuves : "Le moral parfois est dur. Quand on perd des mois de travail, personne n'est là pour nous aider. On a beau faire des démarches, on sent bien qu'on est tout seul."
"Avec toutes les catastrophes qui se sont enchaînées depuis le départ, j'avais réussi à résorber les pertes de 2020 et 2021, mais avec l'hyper précarité du statut agricole, je n'y arrive plus." Elise ne peut même plus se verser un salaire.
La jeune femme est déçue d'en être arrivée là et s'interroge : "On parle beaucoup de produire mieux et plus sainement, mais clairement le système agricole n'est pas adapté, il n'a pas été modifié et revu pour que des micro-exploitations soient viables."