Jet accidentel d'un stylo sur un élève : une grève en soutien à l'enseignante "malmenée" par sa hiérarchie

Une cinquantaine d'enseignants du Tarn ont fait grève ce mardi 21 novembre 2023, pour soutenir une collègue enseignante " malmenée" lors d'un entretien avec sa hiérarchie après un "jet accidentel d'un stylo sur un élève".

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Une cinquantaine d'enseignants du Tarn, majoritairement de Grauhlet, ont fait grève mardi 21 novembre à l'appel du syndicat FSU-SNUipp. Deux écoles de la commune sont restées portes closes. Un mouvement en soutien à l'une de leurs collègues enseignantes à l'école primaire Victor Hugo, en arrêt de travail après avoir été "malmenée" par sa hiérarchie. En cause, "un jet accidentel d'un stylo sur un élève". 

Malaise 

Ce fait de classe, a donné lieu à un entretien, mercredi 15 novembre 2023, à la Direction des services départementaux de l'Éducation nationale (DSDEN) dont le syndicat en dénonce la dureté. "Cela a été un entretien très dur, dans le ton, dans la remise en question de la collègue sur sa professionnalité, sur la façon dont elle se positionnait vis-à-vis des enfants, des familles", témoigne le co-secrétaire général du syndicat, Thomas Verdier, qui y a assisté. 

"Il y avait un fait de classe qui devait être abordé par la directrice académique, Marie-Claire Duprat, mais elle a débordé de ce cadre-là et cela a été une remise en question plus générale. Cela a été très dur tout le temps de l'entretien, la collègue n'a pas vraiment pu être entendue. C'est la première fois que j'assiste à un entretien qui se passe aussi mal et se finit dans des conditions aussi fâcheuses." En sortant, l'enseignante a fait un malaise et a dû être transportée par les pompiers aux urgences. 

Plainte déposée par les parents

Le 5 octobre dernier, pour expliquer la différence entre "lancer" et "passer" une gomme à ses élèves dissipés en classe, l'enseignante avait jeté un stylo. Celui-ci avait atterri sur le bureau d'un élève et rebondi sur ses lunettes sans causer de dégâts matériels. Avertis, ses parents ont porté plainte et l'enseignante a été convoquée à la gendarmerie, puis à la DSDEN.

Suite à son entretien à la DSDEN, l'enseignante, qui n'a pas été sanctionnée, est en arrêt maladie. "On espère qu'on va la retrouver bientôt. C'est quelqu'un de battant, qui se bat pour ses élèves au quotidien et pour son travail. Elle s'implique beaucoup. Tout le monde le reconnaît et l'apprécie pour ça", souligne Pierre Deliage, son collègue et coordinateur Ulys à l'école Victor Hugo. "On espère qu'elle va pouvoir revenir et reprendre sa place au sein de l'équipe."

Une assemblée générale avec les enseignants grévistes a été organisée ce matin, à l'école Crins. L'occasion pour tous de témoigner de leur quotidien et du "manque de soutien" de leur hiérarchie. "Je pense que cela fait écho avec ce que les enseignants vivent au quotidien, avec une position difficile à tenir entre les parents et la hiérarchie, souligne encore Pierre Deliage qui, comme d'autres de ses collègues, constate que les conditions de travail se dégradent. Pour les collègues qui arrivent dans le métier, je m'inquiète des conditions dans lesquelles on est malmené si on n'est pas soutenu par la hiérarchie." 

Aucune sanction 

Même si aucune sanction n'a été prise à l'encontre de l'enseignante, le syndicat déplore son issue dramatique et dénonce une politique managériale détestable. "Ce n'est la première fois qu'un entretien se termine de façon aussi dramatique. Mais de plus en plus fréquemment, les collègues ressortent des entretiens avec la hiérarchie lessivés, vidés. Ils sont remis en cause dans leur professionnalité, souvent en arrêt maladie et ayant perdu toute motivation pour leur métier."

Un rassemblement est aussi organisé en cette fin d'après midi devant la DSDEN du Tarn à Albi. "Nous ne sommes pas des paillassons sur lesquels les chefs peuvent essuyer leur autorité", peut-on lire sur une pancarte accrochée au portail de la direction académique. Ou bien encore "face à la violence de l'institution, solidarité !" Au total, près d'une centaine de manifestants y participent sous la pluie. 

Contactée, la DSDEN ne nous a pas encore répondu. 

(Avec Léo Paichard) 

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