Justice : l'euthanasie au cœur d'un procès tandis que la loi sur la fin de vie se fait toujours attendre

Alors qu'Emmanuel Macron "assume de prendre le temps" nécessaire pour faire voter la proposition de loi sur la fin de vie, le procès pour meurtre d'une médecin anesthésiste a démarré jeudi 21 décembre 2023 à Albi devant les assises du Tarn. Elle est accusée d'avoir euthanasié une patiente octogénaire.

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Cinq années ont passé depuis les faits. La médecin anesthésiste remplaçante a 73 ans en ce jeudi 21 décembre lorsqu'elle se présente à la barre. La soignante est accusée d'avoir administré une dose létale d'anesthésiant à une patiente de 83 ans à l'hôpital de Lavaur (Tarn).

Une dose létale d’anesthésiant

Un soir de décembre, une femme de 83 ans est admise à l’hôpital en état d’urgence absolue. Elle y passe la nuit, dans le coma, entourée des membres de sa famille. Le lendemain matin, l’anesthésiste met un terme à ses souffrances et à sa vie, en lui faisant administrer une dose létale d’anesthésiant, et en faisant débrancher son respirateur. Les enfants de la patiente ont toujours confirmé avoir demandé à la médecin de soulager les souffrances de leur mère et qu’elle s’endorme en douceur.

"Mme Soleil, qui est l’un des enfants présents aux côtés des professionnels, n'a jamais pensé qu'il s'agissait d'un acte illicite ou illégal. Elle n'a jamais pensé que cela allait conduire à ce qui s'est passé. La famille était dans un état d'esprit où ils voulaient que leur mère parte dans de bonnes conditions, qu'elle soit sereine. A aucun moment, il n'a été question de dire "faites là partir dans les 30 secondes. Nous avons autre chose à faire"" explique Me Nicolas Nassier, avocat de la famille Teisserenc.

"Il n'y a pas de débat militant"

La médecin, elle, a toujours reconnu sa faute. Celle notamment de ne pas avoir suivi la procédure prévue par la loi Leonetti.

Pour Me Laurent Belou, avocat de l'accusée : "il n'y a pas de débat militant de la part de l’accusée aujourd’hui. C’est la relation, ce colloque singulier entre un malade et un médecin qui doit trouver une solution à des souffrances. Elle est accusée de meurtre donc il va falloir qu’on démontre, et que le ministère publique démontre l’intention criminelle de ma cliente.Rien n’est évident." La justice a au total deux jours pour trancher la question.

La veille de cette audience, mercredi 20 décembre, alors qu'il était l'invité de l'émission "C à vous" sur France 5, Emmanuel Macron a dit "assumer de prendre le temps" concernant la proposition de loi sur la fin de viee, après l'organisation d'une convention citoyenne sur ce thème il y a près d'un anSur ce texte aussi attendu que sensible, l'exécutif a plusieurs fois repoussé l'échéance, au grand dam des partisans d'un changement de législation.

(Avec Auriane Duffaud)

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