La faculté de Toulouse a décidé de ne pas envoyer d’internes en médecine générale à l’hôpital d’Albi au prochain semestre. En cause, la vétusté de l’internat. Une décision qui va pénaliser le fonctionnement des urgences et qui inquiète les soignants de l'hôpital.
"Ici, ce sont les chambres de garde, c’est du simple vitrage, les volets ne s’ouvrent pas…". Le constat de Marion Perrier, interne en médecine générale à l'Hôpital d'Abi, est sans concession. Car l'internat est en piteux état. Problèmes d'isolation, des murs qui s'effritent, des toilettes insalubres...la liste est longue.
Face à la vétusté de cet internat, la faculté de médecine de Toulouse a décidé de frapper un grand coup. Elle a décidé ne pas y envoyer d’internes de médecine générale le semestre prochain.
Un coup dur pour les internes actuels, qui ne s'attendaient pas à une telle décision. "Quand on a alerté sur l’état de l’internat, l’objectif ce n’était pas de fermer les stages, qui sont bien et qui sont réputés pour les internes de médecine générale. C’était plus pour que quelque chose soit fait parce que les locaux sont vétustes et ça fait longtemps que l’internat et censé être refait. On a l’impression que rien n’était fait quand on est arrivés" explique Marion Perrier, interne en médecine générale au Centre hospitalier d'Albi.
Impact sur les Urgences
Avec huit internes de médecine générale en moins à partir du mois de novembre, les soignants redoutent l'impact sur le fonctionnement des urgences du Centre hospitalier. Rodolphe Maignal, directeur du SAMU d’Albi est inquiet. "On était déjà en difficulté...On avait eu un été extrêmement difficile avec des patients qui pouvaient décéder sur des brancards. Là, on va encore aggraver la situation avec une vraie mise en danger de la population".
Pour la direction aussi, la punition passe mal. D'autant qu'elle avait enfin trouvé les fonds pour rénover l'internat. Une facture de près de 5 millions d'euros. "Ce qui est un peu dommage, c’est que cette décision est intervenue un mois après qu’a été bouclé un projet de rénovation actuelle qui fait que dans 30 mois, nous aurons 30 studios" déplore Alexandre Fritsch, le directeur de l’hôpital d’Albi.
L'internat tout neuf devrait donc être livré dans deux ans et demi. Pour les soignants des urgences, impossible d'imaginer fonctionner sans interne durant tout ce temps.