Le chantier de l'A69 entre Toulouse et Castres fait l'objet de nombreuses oppositions. Depuis plusieurs semaines, des militants écologistes bloquent le début des travaux de déboisement. Un grand rassemblement d'opposition est prévu le 22 avril. Le ministère de l'intérieur craint que ce chantier ne devienne une nouvelle ZAD.
Le chantier de la future A69 entre Toulouse et Castres serait-il le nouvel objectif des ultras gauches ? C'est ce que pense le ministère de l'intérieur. Auditionné par la commission des lois de l'Assemblée nationale, Gérald Darmanin a clairement cité le chantier de l'A69 comme l'un des 42 sites contestés par la mouvance radicale sur le territoire.
Au même titre que le projet de méga bassine à Saint-Soline (Deux-Sèvres) l'A69 fait même partie des quatre sites sensibles qui "donnent lieu à des violences, à des délits et/ou des occupations illégales".
Occupations dans les arbres, installations de tentes
L'évolution de la protestation de l'A69 est scrutée de près par le ministère de l'Intérieur. Pour les autorités, il n'est pas question de réitérer la ZAD de Sivens dans le Tarn.
Manifestants attachés aux abatteuses à Verfeil (31), militants perchés dans les arbres à Vendine (31), installation de tentes le long du chantier, référé libéré devant le tribunal administratif de Toulouse pour dénoncer l'abattage de platanes. Depuis plusieurs semaines, des militants écologistes multiplient les actions coups de poings pour faire capoter le début des travaux.
Le député Renaissance du Tarn Jean Terlier se dit inquiet de la tournure que prennent les évènements et appelle le ministre de l'intérieur à prendre des mesures d'expulsion.
Escalade de la violence ?
Pour l'instant, ces actions restent plus ou moins non violentes. Mais après les incidents à Saint-Soline le gouvernement craint une escalade de la violence. Un grand rassemblement organisé par les collectifs La Voie est Libre, Soulèvements de la Terre et Extinction Rebellion Toulouse est prévu le 22 Avril. Intitulé "Sortie de route", il prévoit une action sur site à partir de 12h. Le lieu précis du rassemblement est tenu secret.
Communication positive
Pour contrecarrer cette communication anti A69, les autorités se focalisent sur les messages en faveur de l'autoroute. Lors de la réunion du deuxième comité de développement de l'autoroute A69 le 30 mars 2023, le Préfet du Tarn et le Président du Conseil départemental du Tarn ont présenté les résultats d’un récent sondage.
Réalisé par le cabinet indépendant Odoxa, sollicité par Atosca, il révèle que 75 % des habitants du bassin de vie sont favorables au projet, le jugent utile et en connaissent bien les enjeux.
Autre levier pour faire "accepter" les bienfaits de cet axe autoroutier, l'emploi. Les services de l'Etat et le concessionnaire Atosca relayent les annonces d'emplois.
Le chantier de l'A69 serait créateur de 1000 emplois. Des postes proposés en priorité aux entreprises régionales avec lesquelles le concessionnaire s’est engagé à travailler pour un montant global de 50 millions d’€.
