L’effet JO Paris 2024 n’a pas encore eu lieu et pourtant c’est déjà un record battu pour le club de gymnastique artistique du Salto Albigeois (Tarn). Le nombre d'adhérents est en 2023 de 626. Un chiffre historique pour ce club créé en 1987. Les gymnastes, en majorité féminines, s'y épanouissent à leur rythme entre sauts et saltos.
D’un côté du gymnase, Rose prend son élan et tente de poser ses mains au sol pour une roue parfaite, jambes tendues. Exercice de souplesse. À proximité, debout sur une poutre, Sinahi essaie de tenir le plus longtemps possible sur une seule jambe. Exercice d’équilibre. À l’autre extrémité, Jade, la tête à l’envers et son corps posé contre une structure en mousse, expérimente l’appui tendu renversé. Exercice de tenue. Ces petites gymnastes ont entre sept et huit ans et sont débutantes.
Autour d’elles, ça fourmille de dizaines d’autres sportives. Tout au long de la semaine, au Salto Albigeois (Tarn), s’exercent 626 gymnastes. Un record pour le club. Une vingtaine de salariés et bénévoles encadrent tout ce petit monde.
Apprendre le dépassement de soi sans chercher l’exploit
Si l’engouement est fort, c’est peut-être parce que dans cette structure sportive, les jeunes sont respectés dans leurs envies, que le plaisir dicte avant tout les cours malgré les exigences de la discipline. "Il y a de la rigueur, de l’autonomie, du dépassement de soi. Mais notre credo, c’est la formation des gymnastes, ponctue Mathilde Bru, trésorière au Salto Albigeois. Que chacun puisse évoluer à son rythme, que chacun puisse s’épanouir dans l’activité. On n’oblige pas à la compétition."
Le club a aussi ses championnes
À peine onze gymnastes font partie du pôle performance du club. Une section à part qui permet de se préparer aux compétitions. Tout au bout du tapis, Euridyce Thiriet prend son élan en quelques enjambées. Une série de sauts elle termine sa course virevoltante par un double salto arrière.
"C’est un peu mieux, l’encourage sa coach Manon. Maintenant, il faut que tu ailles la chercher ta réception, il faut ouvrir au-dessus !" À 13 ans, l’adolescente est vice-championne de France. Elle s’entraîne 18 heures chaque semaine pour imiter la meilleure gymnaste du monde, l'Américaine Simone Biles.
Ce qui la fait vibrer, ce sont les sensations fortes que lui procure la gymnastique artistique.
Il y a de la peur, ça fait un truc au corps, il y a de l’adrénaline. Quand on fait des acrobaties, j’aime la sensation d’être dans l’air, et de tourner.
Euridyce ThirietVice-championne de France
Dans ce club, il est possible de commencer la pratique très tôt puisqu’une section est ouverte dès l’âge de 15 mois. Les parents participent à l’activité avec les plus petits. Une manière de gagner en confiance en son corps, d’avoir un meilleur équilibre. Chacun y va de sa roulade ou sa pirouette. Et là encore le club fait le plein. 30 enfants sont mêmes sur liste d’attente. L’avenir du club est assuré.