PHOTO. Chantier archéologique aux allures de cimetière : le cliché de campagne des opposants à l'autoroute A69

Cette image aérienne diffusée par l'association La Voie est Libre, opposée au projet d'autoroute A69 dans le Tarn, circule sur les réseaux sociaux. Ces trous à intervalle régulier n'ont pas été réalisés par les opposants au chantier autoroutier, mais sont les résultats d'une fouille archéologique préventive.

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Les tranchées longues d'une dizaine de mètres se succèdent les unes après les autres formant un motif de lignes parallèles dans plusieurs champs de la commune de Soual (Tarn).

Pour l'association La Voie Est Libre, opposée au projet de l'autoroute A69, ces trous creusés 'évoquent un gigantesque cimetière" et sont le "symbole de notre avenir sacrifié à l’aune d’un modèle source de dévastations écologiques et d’inégalités sociales".

Les opposants comptent d'ailleurs utiliser cette image pour leur prochaine mobilisation, samedi 8 octobre à 14 heures : habillés de noir, allongés dans les tombes ainsi creusées, une croix plantée au bout de chaque fosse, les militants souhaitent "amener à une prise de conscience collective : avec de tels projets, nous sommes en deuil de notre avenir !".

Des fouilles archéologiques préventives

Pourtant, ces trous ne sont pas des tombes, mais des tranchées réalisées dans le cadre des fouilles préventives précédant le début du chantier de la future autoroute entre Castres (Tarn) et Toulouse (Haute-Garonne).

Comme l'explique l'Inrap sur son site internet : "En amont de grands travaux d'aménagement (lignes à grande vitesse, autoroutes, carrières) ou lorsqu'un permis de construire est déposé (parking, immeuble), le préfet de région et son service archéologique peuvent ordonner un diagnostic archéologique. Objectif : vérifier si le terrain recèle des traces d’anciennes occupations humaines susceptibles d’être détruites."

Des sondages sont alors effectués par l’Inrap ou par un service de collectivité territoriale agréé, sur 5 à 10% de la surface de terrain concernée par le projet. La méthodologie employée permet de détecter, caractériser, circonscrire et dater les éventuels vestiges archéologiques présents dans le sous-sol.

Dans la plupart des cas, le diagnostic consiste en des sondages à intervalles réguliers. La taille d'un sondage varie en fonction du terrain. En règle générale, il s'agit d'une tranchée de 1,3 à 3m de large (correspondant à la largeur du godet de la pelle mécanique), et de longueur variable, comme on peut le constater à l'image. 

Permettre de dater le site et espérer faire une découverte d'envergure

Lorsque des vestiges apparaissent, il est parfois utile d'élargir légèrement les sondages - alors dénommés "fenêtres" -, pour une meilleure compréhension de leur topologie (trous de poteaux formant un bâtiment par exemple). La profondeur de fouille dépend du niveau d'enfouissement des vestiges : de 30cm sous le sol actuel à plus de 4m, notamment pour les périodes les plus anciennes.

Quelques-uns des vestiges trouvés sont partiellement fouillés. Les objets recueillis sont analysés afin de dater les occupations humaines auxquels ils sont liés.

Les opposants à l'A69 peuvent espérer désormais que les archéologues fassent une découverte d'envergure à Soual afin de repousser le chantier d'une infrastructure dont ils ne veulent pas.

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