Prison pour mineurs : surveillants et éducateurs dénoncent un manque d'effectif à Lavaur

Ce 6 décembre 2022 était organisée une troisième action de blocage de l'établissement pénitentiaire pour mineurs à Lavaur dans le Tarn. Les surveillants dénoncent un manque d'effectif. Ils ont été rejoints par les éducateurs de la PJJ.

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C'est la troisième mobilisation aux portes de l'établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur dans le Tarn depuis le 18 novembre. Entamé après l'agression d'un surveillant par deux jeunes détenus, qui depuis ont été transférés, le mouvement se poursuit. Et ce mardi 6 décembre 2022, les surveillants pénitentiaires ont été rejoints par les éducateurs.

Manque de moyens humains

Rassemblés dans le froid, avant même les premières lueurs du jour, les surveillants pénitentiaires entendaient une nouvelle fois mettre en lumière des conditions de travail qu'ils jugent dégradées. Selon David Dessoutter, représentant UFAP UNSa Justice à Lavaur, "on est, de manière récurrente, à moins 20 agents sur 57 personnels."

Ces absences ne sont pas sans conséquence. Selon le syndicaliste, surveillant depuis 15 ans dans cet établissement, "on laisse une dizaine de détenus enfermés sans personne pour répondre à leurs sollicitations. C'est quand même un gros problème alors que l'an dernier on a connu un suicide d'un jeune." Pour David Dessoutter, cela pose un problème de sécurité, et les surveillants se retrouvent en difficulté.

Les détenus ont changé. On est sur une autre génération. Ils sont plus jeunes, les affaires sont différentes, plus violentes. Et rien n'a évolué, l'établissement est sur le même fonctionnement qu'il y a 15 ans.

David Dessoutter, surveillant pénitentiaire et représentant UFAP UNSa Justice à Lavaur

Les éducateurs de la PJJ mobilisés

Chargés du volet éducatif, les éducateurs jouent un rôle essentiel dans l’accompagnement des jeunes détenus. Mais eux aussi sont en sous-effectif. Conséquence directe : certains mineurs ne sortent presque plus de leur cellule. "Les jeunes ont un planning d'activités. Et certaines doivent être reprogrammées", précise Pierre Alayrangues, éducateur de la Protection judiciaire de la jeunesse et délégué régional UNSa SPJJ.

Enseignement le matin, activités socio-culturelles et sportives encadrées l'après-midi : "ça permet d'avoir un autre regard sur ces jeunes. On a une autre relation avec eux que lors de nos entretiens. Cela nous permet de donner un éclairage sur une autre facette du mineur incarcéré."

Pour ces éducateurs et surveillants, il y a urgence. Il faut rendre le métier plus attractif, pour enfin recruter. En attendant, ils souhaitent que l’EPM réduise sa capacité d’accueil de mineurs.

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