Apprendre à faire du feu, à se repérer en forêt, à trouver de l'eau seul dans la nature : dans le Tarn, les stages de survie ont la côte. Sur son domaine de Montans près de Gaillac, Alexandre Sanche, expert dans ce domaine, forme sur plusieurs jours des survivalistes amateurs.
La survie est une passion pour le Tarnais Alexandre Sanche : elle est devenue son quotidien il y a 3 ans, lorsqu'il a lancé des stages de formation dans son domaine de Montans. En trois jours, il initie un groupe de trois stagiaires à un maximum de techniques de survie dans la nature.
La première d'entre elles, qu'il enseigne dès le premier matin du stage, c'est de savoir allumer un feu.
Il faut avant tout savoir faire du feu, dans n’importe quelle circonstance, qu’il pleuve ou qu’il vente : si ils savent faire ça, les gens s’en sortent.
Tout commence avec la maitrise de la pierre à feu : avec de l'herbe sèche, de l'écorce ou des brindilles, on peut allumer un feu en frottant cette pierre sur du métal, par exemple la lame d'un couteau ; les étincelles jaillissent et avec un peu d'habitude, on parvient à enflammer ce combustible improvisé.
Il faut aussi apprendre à ne pas le couvrir trop vite, avec des branches trop grosses, pour ne pas l'étouffer.
Une école de patience
Alexandre maîtrise également bien d'autres techniques, comme celle venue de la préhistoire, où l'on frottait une morceau de bois dans le creux d'un autre, en le faisant tourner sur lui-même très vite. Il faut plusieurs minutes avant de voir s'élever une petite fumée : la survie est aussi une école de la patience.
Ce stage a pour but de répondre aux questions : s'il m’arrive quoi que ce soit au bois, comment je peux faire ? Comment je peux vivre ? Comment je peux m’en sortir, que je sois vraiment en toute sécurité ? Parce que c’est bien d’être dans la nature mais il faut être en sécurité.
L'autre élément essentiel de la survie, bien-sûr, c'est l'eau. Pour s'en procurer, Alexandre a ses astuces : par exemple placer un récipient au fond d’un trou et étendre au-dessus une feuille de plastique en creux, calée tout autour avec des pierres ; l’eau va peu à peu se condenser et s’écouler au fond.
Après l'apprentissage, la pratique
Elle est boueuse, pleine de saletés ? Alexandre montre comment fabriquer un filtre au sable et au charbon pour la débarasser de ses impuretés... Mais il ne faut pas oublier ensuite de faire bouillir l'eau recueillie, pendant un quart-d'heure au minimum, avant de la boire.
Une fois les bases maitrisées, les trois aventuriers en herbe auront un sacré défi à relever : survivre 3 jours en immersion dans les Pyrénées.
Ils vont subir disons des chocs : d’abord il va y avoir la pluie, on annonce du mauvais temps ; donc ils vont marcher dans l’eau, apprendre à faire du feu avec le bois qu’ils trouvent sur place, à manger les plantes, si il faut peut-être éventuellement attraper du poisson… Ils vont pousser leurs limites.
Une autre épreuve consiste à traverser un cours d’eau, suspendu à une corde par les mains et les pieds, une véritable technique de « commando" : la survie, c'est aussi dur pour le physique.
Avec un entrainement comme celui-là, Benjamin et ses amis d'aventure n'auront plus beaucoup de soucis à se faire, à condition de maîtriser la peur et d'autres désagréments.
J’ai peur d’avoir faim : d’habitude je mange beaucoup, et là on va devoir se contenter de ce qu’on trouve.
C'est la meilleure preuve de la qualité et du succès de ces stages de survie : ces trois amateurs sont venus des Alpes, pour apprendre ces techniques dans le Tarn, afin de les mettre en pratique dans les Pyrénées.