Tarn : après avoir interpellé Emmanuel Macron à Gaillac, elle reçoit la visite des gendarmes au lycée

L'image a rapidement fait le tour des réseaux sociaux, jeudi 9 juin. En déplacement à Gaillac, sur le thème de la sécurité en zone rurale, le Président a été interrogé sur un tout autre sujet par Laura, une lycéenne. En effet, cette dernière a questionné Emmanuel Macron concernant les nominations au Gouvernement de ministres accusés d'agressions sexuelles ou de viols.

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Un bain de foule et une question. En déplacement à Gaillac, dans le Tarn, à quelques jours du premier tour des élections législatives, Emmanuel Macron ne s'attendait sûrement pas à ça, jeudi 9 juin. 

Dans la foule, c'est Laura, une jeune lycéenne de Gaillac, qui l'apostrophe : "l'objectif principal de votre quinquennat, c'est l'égalité des femmes (sic) et la protection des femmes qui sont violentées. En attendant, vous mettez à la tête de l'État des hommes qui sont accusés de viols et de violences sur les femmes. Pourquoi ?" demande-t-elle au chef de l'État en référence aux nominations de Gérald Darmanin, accusé de viol mais dont un non-lieu par réquisitoire définitif a été requis par le parquet de Paris, et de Damien Abad, également accusé de viols.

Face à elle, le Président défend sa volonté de  "continuer à accompagner la libération de la parole" avant de s'en aller, sous les protestations des personnes présentes. 

Si l'histoire a fait réagir sur les réseaux sociaux, le #LaQuestionDeLaura, fait partie de ceux qui circulent le plus sur Twitter, ce samedi 11 juin, elle ne s'arrête pas à ce (court) dialogue. 

Des gendarmes au lycée...

En effet, selon les informations de La Dépêche et du Parisien, des gendarmes se seraient rendus au lycée de la jeune fille à Gaillac pour échanger avec elle, vendredi 10 juin. 

"J’étais en cours d’espagnol quand autour de 11h30, la proviseure adjointe est venue me chercher pour parler. À l’extérieur du cours, elle m’a demandé si j’acceptais de parler à des gendarmes", a-t-elle expliqué à nos confrères du Parisien.

Alors qu'elle avait expliqué, la veille, avoir été victime d'une agression sexuelle dans le métro quatre années auparavant, la discussion avec les gendarmes aurait d'abord porté sur ces faits et la volonté de la jeune fille de porter plainte. Finalement, c'est l'échange avec Emmanuel Macron qui serait vite revenir au cœur des débats. 

"Ils m’ont demandé ce que j’avais voulu faire, alors je leur ai dit que je voulais poser telle question, etc, poursuit-elle. Puis la gendarme m’a dit : C’était pas à faire. Son collègue a ajouté que si j’avais voulu interpeller le président de la République, alors j’aurais dû passer par des voies hiérarchiques, en écrivant à l’Élysée".

... pour "proposer de l'aide"

De son côté, la Gendarmerie du Tarn s'est défendue de toute pression exercée sur la lycéenne. Dans un texte publié sur ses réseaux sociaux, elle explique que "cette action  visait simplement à prendre en compte cette personne, qui s'était présentée comme victime, pour lui proposer de recueillir une éventuelle plainte, ou à défaut pour lui proposer une aide, un accompagnement ou un relais pour rencontrer les associations locales pour lui porter assistance."

Comme un symbole, ou une ironie de l'histoire, c'est pour annoncer la création de trois brigades mobiles de gendarmerie dans le département qu'Emmanuel Macron s'était déplacé à Gaillac... 

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