Tarn : le couvre-feu suscite l'incompréhension à Mazamet comme dans beaucoup de petites villes de la région

Le Tarn est soumis au couvre-feu comme 7 autres départements d'Occitanie. Une décision qui n'est pas comprise dans des petites villes comme Mazamet. Réactions.

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Les habitants de Mazamet dans le Tarn comptent parmi les 70% de Français qui devront rester chez eux de 21 heures à 6 heures à partir de ce vendredi 23 octobre minuit. Une décision qui n'est pas comprise par les restaurateurs et les cafetiers de cette ville de 10.000 habitants.

"C'est assez catastrophique pour nous, explique dépité Simon Abrial, gérant du "Café le Paris"... On perd tout le chiffre d'affaires. On a un chiffre à zéro. Quelques aides de l'Etat, mais ça ne comblera jamais".

"Ce n'est pas ça qui va arrêter le virus !"


L'atmosphère n'est pas beaucoup plus optimiste au restaurant "Mets et plaisirs", et pour cause : "on va rester ouvert mais qui va venir ? On a déjà été confiné et là on repart pour 4 semaines, plus 2. Après, on ne sait pas. On n'est pas content. Il n'y a pas beaucoup de cas chez nous, cette mesure ne sert donc à rien", argumente Marie Blancard, la directrice de l'établissement.

"C'est révoltant, poursuit-t-elle, ce n'est pas ça qui va arrêter le virus ! On a le sentiment d'être des boucs émissaires. On ne comprend pas, ce n'est pas logique. A Rodez, ils ont au moins le droit de rester ouvert jusqu'à 22h. Au moins, les gens peuvent arriver à 19h30 et à 22h, ils peuvent être repartis".

Réduction du personnel et des frais


Au restaurant du golf, à quelques encâblures, même constat. Djamel Noui, gérant du restaurant de la Barouge, va essayer ce week-end de voir si les gens acceptent de venir à 18h. Mais il a de gros doutes. "Si on voit que ça ne marche pas, on fera des livraisons comme pendant le confinement. On ne travaillait plus que ma femme et moi. On cuisinait et je livrais".

Mais il confie : "on est pris de court. Je travaille plus, ma femme aussi. On essaie d'économiser le personnel, de réduire les frais au maximum. Cet été, après le confinement, nous avons perdu toutes les grosses prestations : les mariages, les cousinades... Plus de 230.000 € de chiffre d'affaires. Là, j'avais des réservations pour des baptêmes à 10-15 personnes. Tout le monde annule pour des suspicions de Covid. Pour Noël, les réservations d'entreprises vont être annulées... J'attends les coups de fil".

"J'aimerais qu'on m'explique !"


Lui aussi aurait accepté un couvre-feu à partir de 22h. 21h, c'est un vrai coup dur, estime-t-il. "C'est disproportionné. J'entends bien que Paris, Toulouse (et encore !), il y a une masse de gens au m2. Mais ici il n'y a jamais la cohue, surtout en cette période hivernale. Je me dis : les autorités ont des chiffres qu'on n'a pas, ce n'est pas possible autrement ! "Fermer" une ville comme Mazamet, j'aimerais bien qu'on m'explique".

Même incompréhension au "Chalet du lac" qui ferme ce dimanche car le restaurant fait la saison de mars à octobre. Hubert Schmitz est à 100% solidaire de ses collègues. Surtout qu'il ne sait même pas s'il va pouvoir rouvrir l'an prochain. "Je dois trouver du travail très rapidement pour essayer de sauver mon restau", confie-t-il.

"Une casse terrible"


"J'ai perdu un quart de mon chiffre d'affaires de mars à mi-juin à cause du confinement. J'ai appliqué tout ce qu'il faut, notamment la distanciation. Ici j'ai 80 places pour 250m2. Ces mesures, ce n'est pas logique ! Si les hôpitaux sont saturés dans les villes comme Castres, c'est parce qu'on amène des patients de Toulouse. Ici, le virus circule beaucoup moins. Pourquoi les mêmes mesures ?".

Le maire de Mazamet, Olivier Fabre, partage ce sentiment d'incompréhension générale. "Je ne suis pas persuadé de l'efficacité d'un couvre-feu à 21h pour limiter la pandémie, dit-il. On pourrait l'assouplir (...) en préservant l'économie parce qu'on va avoir une casse terrible dans ce domaine-là. Je ne sais pas si on s'en remettra".

Reportage d'Hélène Jacques et Véronique Galy de France 3 Tarn 

 
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