Voilà 5 ans que le collectif de Lescout milite contre l'extension d'une ferme-usine de poules pondeuses dans le village tarnais. Habitants et militants écologistes dénoncent un danger pour la santé des riverains.
Des tracteurs, des piétons, des cyclistes. A Lescout, ce mardi 26 avril au matin, il y avait un cortège imposant.
Habitants du village, élus, membres d'associations écologistes ou encore politiques se sont rassemblés une nouvelle fois pour protester contre l'extension de la ferme-usine de poules pondeuses dans leur village.
"Cela fait 5 ans qu'on se bat contre ce projet. Et nous n'avons pas dit notre dernier mot", gronde Jean-Luc Herve, président du collectif de Lescout.
Odeurs nauséabondes et risques sanitaires
Depuis 5 ans donc, ce collectif ne cesse de pointer du doigts des odeurs nauséabondes et pire encore, des risques sanitaires. D'après leurs études il y aurait un nombre anormal de cancer sur la commune.
A l'occasion de la journée nationale "Retour sur terres" qui lutte contre les projets dits "toxiques", le collectif de Lescout a donc décidé d'enfoncer encore le clou.
Déambulation dans la village, blocage de la ferme-usine, tractage, prises de parole, barrage filtrant... ce mardi le programme était chargé.
"Nous demandons depuis des années qu'une étude de qualité de l'air soit réalisée. Nous avons enfin obtenu un feu vert de la préfecture. Mais cette étude n'aura lieu qu'à l'automne prochain et il faudra un an pour la réaliser. Il faut donc maintenir la pression", explique Jean-Luc Herve.
Malgré cette mobilisation, la ferme-usine de poules pondeuses a déjà débuté son projet d'extension. Déjà dotée de 200 000 poules, elle devrait bientôt en accueillir 30 000 supplémentaires.
A Lescout, le principe de précaution ne s'applique pas !
Un membre du collectif de Lescout
Une fois les études de qualité de l'air réalisées, le collectif de Lescout espère pouvoir imposer à la ferme-usine des "mesures de correction". En clair, il souhaite que les bâtiments se dotent de système de filtration afin de dépolluer les émanations rejetées dans l'air ambiant.
Dans un communiqué, la préfecture du Tarn indique, de son côté, que "les services de l’État sont pleinement mobilisés pour assurer la sécurité et la santé des Tarnais. Ainsi l’État met tout en œuvre pour analyser la qualité de l’air à Lescout, avec exigence, en restant à l’écoute de nos concitoyens." Concernant la dernière construction de l'élevage, elle est conforme au droit et aux règles d'urbanisme, rappelle encore la préfecture.
La ferme-usine de poules pondeuses de Lescout est la plus grande exploitation du genre en France.