La chaleur a aussi des conséquences sur le patrimoine. À Gaillac dans le Tarn, l'orgue de l'abbatiale, qui date du XIXe siècle, s'est détérioré ces dernières semaines. Des concerts prévus cet été ont dû être annulés.
Il faut une oreille attentive et experte pour se rendre compte que l'orgue de l'abbaye Saint Michel, à Gaillac (Tarn), a comme un souffle au cœur. La structure de l'instrument vieux de près de 200 ans a subi les affres de la chaleur de ces dernières semaines. Ses 2600 tuyaux n'arrivent pas à cacher leur peine. L'organiste Didier Adeux tire un jeu pour montrer les dégâts. Un sifflement s'échappe alors de l'orgue. "Les soupapes qui empêchent l'air de passer dans les tuyaux se sont déformées et laissent passer des filets d'air" explique le musicien. Le phénomène rend inaudibles les partitions jouées.
L'orgue joue faux
Sur les claviers, c'est toute la mécanique qui s'est affaissée. "Sur les touches, il n'y a pas assez d'enfoncement pour que les soupapes s'ouvrent vraiment, précise Didier Adeux. Si bien que les tuyaux n'ont pas assez d'air et l'orgue devient faux."
Ecoutez le reportage de Robin Doreau et Véronique Galy pour constater les dégâts :
Système D
Dans ces conditions, impossible de jouer correctement en public. Des concerts, prévus tout au long de l'été ont du être annulés. En attendant une véritable intervention sur l'instrument à vent, c'est le système D. Dans les entrailles de l'instrument, des bassines sont disposées çà et là pour humidifier le bois et éviter qu'il ne craquèle.
"Nous allons profiter de la restauration intérieure de l'église pour essayer d'installer, par le plancher, une isolation plus importante" tente de rassurer Alain Soriano, adjoint à la culture et au patrimoine à la mairie de Gaillac. La municipalité lancera bientôt un appel d'offres, pour mettre fin à la lente agonie de sa mélodie.