C'est un retour assez inattendu. Après le castor, le hibou et la genette, la loutre a fait sa réapparition à Albi (Tarn) durant l'été. Le signe d'une biodiversité en bonne santé.
Tout a commencé par de petites crottes. Des épreintes pour être précis. C'est à dire des excréments de loutre. De petits tas allongés, parfois légèrement cylindriques, de couleur verdâtre, noirs ou gris qui contiennent généralement des écailles et des ossements de poissons.
Des éléments de preuves de la présence d'une loutre sur le Caussel, à Albi (Tarn) repérés par un agent du service Patrimoine végétal et environnement de la ville.
C'est une tête d'un bébé silure, probablement les restes d'un petit gueuleton, qui va inciter l'employé municipal à installer à cet endroit son piège photographique. Bingo ! Trois vidéos permettent de découvrir une loutre. Un mâle. Deux prises en conditions nocturnes et une troisième en plein jour.
Le spécimen, mesurant entre 90 et 130 cm, se balade sur un tronc d'arbre flottant, reniflant la moindre odeur laissée à tel ou tel endroit. Une excellente nouvelle car la loutre d'Europe, après un déclin drastique jusqu’au milieu du XXe siècle en raison de la pollution des rivières et de la chasse, opère, depuis sa protection en 1981, un lent mouvement de recolonisation.
Le signe également de la bonne santé de la biodiversité locale, après la découverte de la présence du hibou grand duc, de faucons pèlerins, des castors dans le Tarn et de la genette (cf rubrique A lire aussi).
Quand elle ne chasse pas, la loutre joue. Mais le reste du temps, elle le consacre à chasser car elle a un grand appétit. Pour se développer, elle a besoin de 500 à 1500 grammes de nourriture par jour, soit 10% de son poids. Celle-ci est essentiellement composée de poissons, batraciens, écrevisses, petits oiseaux... Un régime exclusivement carnivore.