Cinq jours après le décès du jeune manifestant Rémi Fraisse, la thèse d'une mort des suites de l'explosion d'une grenade offensive lancée par les gendarmes se confirme selon les derniers résultats de l'enquête.
Des analyses du sac à dos que portait Rémi Fraisse, 21 ans, au moment de sa mort dimanche sur le site confirment la thèse d'un décès causé par une grenade offensive des gendarmes, puisqu'elles n'ont mis en évidence que la présence de TNT. "Les examens réalisés sur le sac à dos de Rémi Fraisse ne mettent en évidence aucune substance, sinon le TNT présent dans la grenade utilisée par la gendarmerie", a rapporté une source proche du dossier. "C'est donc bien l'explosion de la grenade qui a causé la mort de Rémi Fraisse", a affirmé cette source.
Ces analyses ont été menées sur les restes du sac à dos - notamment le dos du sac et les bretelles - que portait Rémi Fraisse la nuit du drame. Une autre source, proche de l'enquête, a confirmé que ces analyses n'avaient pas fait apparaître d'éléments chimiques entrant dans la composition des engins pyrotechniques artisanaux fabriqués par une partie des adversaires du barrage sur le site et utilisés contre les forces de l'ordre.
Notre dossier complet sur la mort de Rémi Fraisse et le barrage de Sivens
Objet d'une contestation juridique et pacifique depuis plusieurs années, puis d'une occupation des lieux depuis près d'un an, le projet de barrage de Sivens est devenu une affaire nationale depuis la mort de Rémi Fraisse. Au point que le Conseil général, réuni en assemblée vendredi, a décidé de suspendre sine die le chantier de cette retenue d'eau de taille modeste destinée à assurer l'approvisionnement des exploitations agricoles environnantes. L'assemblée départementale n'a toutefois pas parlé d'abandon et a demandé à l'État d'assumer ses responsabilités.Quelque 150 à 200 manifestants ont défilé vendredi soir à Marseille, scandant des slogans hostiles à la police. Une marche silencieuse a été annoncée pour dimanche après-midi à l'endroit où est mort Rémi. L'ONG France Nature Environnement (FNE) a appelé à un sit-in samedi à Paris, réitérant son souhait de voir abandonné le projet. Une manifestation est prévue à 15 heures à Toulouse.
L'ONG a par ailleurs critiqué l'absence des associations écologistes et du monde agricole à la réunion convoquée mardi à Paris par Ségolène Royal pour "trouver une solution".