Barrage de Sivens : stop ou encore ?

La ministre de l'écologie Ségolène Royal débute ce mardi les auditions pour voir toutes les solutions concernant l'avenir de la retenue d'eau de Sivens. Certains craignent l'arrêt pur et simple du projet. D'autres l'espèrent. 

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Le sort du barrage contesté de Sivens (Tarn) pourrait se décider à Paris, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, critique à l'égard du projet, ayant convoqué pour mardi une réunion destinée à "trouver des solutions".

"Le moment est venu de donner une suite au rapport que j'ai commandité", a déclaré lors d'une interview dimanche la ministre, alors que le gouvernement reprend la main sur une affaire devenue un dossier politique brûlant après la mort d'un jeune militant écologiste lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.

Interrogée sur un possible arrêt du projet, Ségolène Royal a dit ne pas vouloir "se substituer" au conseil général du Tarn, maître d'ouvrage, mais elle a rappelé que "l'objectif de cette réunion est de trouver des solutions". Doivent se retrouver mardi à l'hôtel de Roquelaure les élus locaux, notamment les présidents du conseil général du Tarn Thierry Carcenac (PS) et du conseil régional de Midi-Pyrénées Martin Malvy (PS), le préfet, et des techniciens de l'Agence de l'eau Adour-Garonne.

Seront présents également les ONG environnementales et les représentants d'agriculteurs qui devaient être reçus initialement à la fin de la semaine. France Nature Environnement (FNE), importante fédération d'associations dont était membre Rémi Fraisse, le militant tué le 26 octobre à Sirvens, a confirmé à sa présence.

"Nous allons examiner ensemble, avec les deux experts mandatés, les différents scenarii possibles", a expliqué Ségolène Royal. "J'essaierai de faire converger des points de vue fort différents", a-t-elle assuré.

Dimanche, la ministre n'avait pas ménagé ses critiques sur ce projet, qui vise à créer une retenue d'eau pour l'irrigation de terres agricoles. Le rapport d'expertise, commandité en septembre par le ministère, dit que "les solutions alternatives n'ont pas été sérieusement étudiées, que les compensations environnementales ne sont pas suffisantes et qu'il y a une incertitude au niveau du financement, car les fonds européens ne peuvent pas intervenir pour financer une extension de l'irrigation", a-t-elle rappelé. "Il y a eu manifestement une erreur d'appréciation" et "aujourd'hui, une décision de construction d'un ouvrage tel que celui-ci ne serait plus possible", a-t-elle fait valoir.

Vendredi, le conseil général du Tarn a entériné, sans vote, une suspension des travaux de ce barrage, qui depuis des années fait l'objet de recours juridiques contre son coût financier et environnemental. La durée de la suspension n'a pas été discutée.

Sur le site, occupé depuis un an, le chantier a été de fait suspendu après la mort de Rémi Fraisse dans la nuit du 25 au 26 octobre. Dimanche, plusieurs centaines de personnes sont venues s'y recueillir, plantant des arbres dans le sol pour recréer la zone humide.

"Ce projet doit aller jusqu'au bout, il en va du fonctionnement normal de la démocratie", a dit lundi sur France 3 Jacques Valax, député et conseiller général PS, qui fera partie de la délégation, et menace de démissionner si le projet ne va pas à son terme. Un abandon "serait une erreur politique fondamentale, une nouvelle reculade du gouvernement", a-t-il ajouté, en référence au retrait de l'écotaxe.

Du côté de France Nature Environnement, le réseau d'associations dont faisait partie le militant tué, on espère l'abandon pur et simple d'un projet jugé "surdimensionné".

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