Autoroute A69 entre Castres et Toulouse : une demande de moratoire immédiat adressée à Matignon

Nouvelle action collective : EELV Tarn et d'autres opposants à la construction de l'autoroute A69 ont publié une lettre ouverte adressée à la première ministre Elisabeth Borne. Ils demandent un moratoire immédiat pour suspendre le projet.

Après avoir marché sur 53km pendant quatre jours entre Castres et Toulouse, les opposants au projet de l’A69 s'adressent à la Première ministre, Elisabeth Borne. Ce lundi 7 novembre, le collectif La Voie est Libre et d’autres associations ont publié, avec le groupe Europe Écologie Les Verts du Tarn, un courrier à l’attention de la locataire de Matignon.

Dans cette lettre ouverte publiée en ligne, les différents parties opposées au projet demandent un moratoire immédiat concernant la construction de l’autoroute A69 qui devrait débuter en 2023.

"Il nous est impossible d’imaginer que le chef de l’État et sa Première ministre, qui ont fait de la sobriété l’élément majeur de la nouvelle politique énergétique du gouvernement, décideraient de maintenir ce projet archaïque. Construire cette autoroute de nos jours est une faute et un non-sens écologique gravissime", interpellent-ils. 

"Un projet en contradiction avec les engagements nationaux"

Cette liaison Castres-Toulouse s’étendrait sur 62 kilomètres et traverserait 17 communes du Tarn (81) et 7 communes de Haute-Garonne, pour un gain de temps estimé à 35 minutes à une allure de 130 km/h, selon les promoteurs du projet. Mais pour le camp adverse, ce chantier est écocide et ne présente aucun avantage pour le territoire. Au contraire.

Un avis partagé par d'autres institutions. En septembre dernier, le CNPN (Conseil national de protection de la nature) avait rendu un avis défavorable au sujet de cette future autoroute.

"Ce dossier s’inscrit en contradiction avec les engagements nationaux en matière de lutte contre le changement climatique, d’objectif du zéro artificialisation nette et du zéro perte nette de biodiversité, ainsi qu’en matière de pouvoir d’achat"

Le CNPN (Conseil national de protection de la nature)

Un avis que Martial Gerlinger, directeur général d'Atosca et concessionnaire du projet, avait dit prendre en compte dans les colonnes de La Dépêche sans pour autant remettre en cause le projet : "Il est assez rare d’obtenir un avis favorable pour un projet de cette nature, le rôle du CNPN étant de relever toutes les marges de progression possible en faveur de la biodiversité. Le CNPN a par ailleurs été très attentif à l’intégration des enjeux écologiques et de transition énergétique actuels".

Avis négatif de l'autorité environnementale

Comme l'exige la législation européenne, l'autorité environnementale a également réalisé un rapport sur les évaluations d’impacts environnementaux de cette future autoroute. Son avis, rendu le 6 octobre 2022, n'a pas été tendre vis-à-vis des porteurs du projet :

"L’étude d’impact comporte encore de nombreuses lacunes en ce qui concerne les impacts sanitaires et environnementaux" estime le rapport qui constate aussi un décalage entre le projet de départ et les données d'aujourd'hui.

"Ce projet routier, initié il y a plusieurs décennies, apparaît anachronique au regard des enjeux et ambitions actuels de sobriété, de réduction des émissions de gaz à effet de serre, et de la pollution de l’air, d’arrêt de l’érosion de la biodiversité et de l’artificialisation du territoire et d’évolution des pratiques de mobilité et leurs liens avec l’aménagement des territoires."

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