Castres : une employée d'une résidence pour personnes âgées soupçonnée de vols

Dans une maison pour séniors de Castres, un membre du personnel dérobait des effets personnels dans les appartements des résidents. L'affaire a été mise en lumière par Arnaud*, le fils d'une des victimes, qui a installé une caméra de surveillance dans l'hébergement de sa grand-mère, suite à différents vols.

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"J'ai vu l'état mental de ma grand-mère se dégrader". Au sein de la résidence Happy Senior de Castres, une employée est soupçonnée d'avoir volé les effets personnels des résidents. Elle aurait sévi depuis un an. Arnaud* est le petit-fils de l'une des victimes, résidente depuis 5 ans dans l'établissement.

Des objets qui disparaissent

Il nous explique que depuis plus d'un an, sa grand-mère voyait ses effets personnels se volatiliser. "Au début, j'ai cru qu'elle devenait sénile, qu'elle perdait la tête", confie-t-il. La direction de l'établissement lui certifie pour autant qu'aucun vol n'est commis au sein de la résidence. 

En septembre, alors que la direction de l'établissement ne prend aucune mesure, il décide d'installer une caméra de surveillance dans l'appartement de sa grand-mère. "Le trousseau de clés de la résidence principale de ma grand-mère disparaît, et revient quelques jours plus tard, sans les porte-clés. C'est à la suite de cet évènement que je prends la décision", explique le petit-fils.

Un midi, il rend visite à sa grand-mère et tous deux vont manger dans la salle de restauration de la résidence. "En remontant à l'appartement, j'ai compris qu'il y avait un problème. J'avais fermé la porte avec un seul tour de clé, et à notre retour, elle était fermée à double tour et le plateau du petit-déjeuner était toujours là".

Plusieurs plaintes de résidents

Il décide alors de visualiser les images de la vidéo surveillance depuis son téléphone portable. "Elle avait des gants en latex, et durant 9 minutes, elle visite l'appartement et dérobe des objets. Elle était très méthodique", raconte le petit-fils. 

À ce moment-là, il retourne dans la salle de restauration et interroge une employée qui lui confirme que la personne visible sur la vidéo travaille bien ici. "Au même instant, une résidente et son fils viennent se plaindre de la disparition d'un bracelet en or.

Ensemble, ils prennent la direction du commissariat de police de Castres. Arnaud* porte plainte contre la femme dont il a l'identité, et l'autre homme contre X.

Les images sont alors confiées à la police de Castres. "Elle volait de tout. Du parfum, des crèmes pour le visage, des bijoux, de l'argent. Elle subtilisait des objets en tout genre, jusqu'à une rallonge électrique."

Enquête en cours

Le lendemain, elle est arrêtée sur son lieu de travail et les résidents sont interrogés. Plusieurs signalent alors la disparition d'effets personnels. La personne est alors placée en garde à vue et deux perquisitions ont eu lieu à son domicile, où les objets dérobés ont été retrouvés. Dont "plus de 200 bijoux", selon Arnaud*. L'enquête suit son cours. 

Au-delà des vols, ce qui a motivé Arnaud* à installer cette caméra de surveillance, c'est la dégradation de l'état mental de sa grand-mère. "Elle est devenue totalement paranoïaque. Désormais, elle dort avec son porte-monnaie et son chéquier sous l'oreiller", explique-t-il, inquiet. 

"Ce qui m'indigne, c'est que la direction de l'établissement n'a rien fait, alors qu'elle était au courant. Ils vendent de la sécurité, mais ne déploient aucun moyen de surveillance."

"On tombe des nues"

Nous avons contacté James Galland, directeur général délégué du groupe Odalys city, qui confie "tomber des nues". "Si on avait su que le vers était dans la pomme, on aurait pris des décisions plus tôt. Nous ne sommes pas solidaires et nous condamnons ces actes." Il fait également part d'une réactivité rapide, avec une mise à pied de l'employée, un changement de toutes les serrures ainsi que l'ajout de nouvelles caméras de surveillance. 

"On a beau avoir tous les systèmes de surveillance, lorsque c'est un collaborateur qui agit, c'est toujours plus compliqué de s'en rendre compte. Si nous avions eu la moindre suspicion, nous aurions agi et cela n'aurait pas pu se reproduire." Quant aux signalements effectués auprès de la responsable de l'établissement, James Galland dit ne pas en avoir eu connaissances. "Je vais aller au bout de cette histoire pour voir si quelqu'un a été défaillant", confie-t-il. 

"Nous sommes responsables de son embauche en tant qu'employeur, mais nous ne pouvons pas être responsables de ses actes. Ce n'est pas Happy Senior qui a volé. "

*Prénom d'emprunt 

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