Mercredi 24 mai, à midi, une minute de silence a été observée dans tous les hôpitaux de France pour rendre hommage à l'infirmière de Reims, tragiquement décédée suite à une agression par un patient. Cet événement amis en lumière la violence quotidienne à laquelle sont confrontés les professionnels de la santé comme à la clinique du Sidobre à Castres (Tarn).
"Merci à vous d'être présent pour cette minute de silence en la mémoire de notre collègue. C'est inadmissible et cela ne doit plus jamais se reproduire." A la clinique du Sidobre, l'émotion et le recueillement est palpables, mercredi 24 mai à midi.
Le personnel soignant se tient en première ligne, faisant face à des situations parfois dangereuses. "Il y a une recrudescence des agressions verbales qui peut être dû à plusieurs facteurs comme l'impatience des gens. A l'instant T ont veut être soigné. Il est de plus en plus difficile d'obtenir, par exemple, des rendez-vous avec des spécialistes" rapporte Jean Fabre, directeur de la clinique du Sidobre.
L'un des médecins urgentistes de l'établissement castrais a été victime d'une agression il y a un mois, lorsqu'un jeune homme accompagnant sa grand-mère malade a perdu le contrôle et l'a agressé.
La justice plus consciente du problème
"Il n'a pas accepté que cette patiente soit toute seule dans son box. Il a agressé une aide soignante du service. Je suis venu la défendre et j'ai reçu un coup de poing au visage et plaqué au sol. J'ai réussi à l'évacuer du service" témoigne Rodolphe Girardet, médecin urgentiste clinique du Sidobre.
Suite à cet incident, la clinique a immédiatement porté plainte et l'agresseur a été condamné à 18 mois de prison lors de sa comparution immédiate. "Malheureusement, cela devient quotidien aux urgences, témoigne le médecin castrais. Dans mon cas, c'est la quatrième agression depuis deux ans. La réponse pénale semble plus efficace. Ils semblent avoir pris conscience du problème."
Depuis trois mois, des mesures ont été prises pour améliorer la sécurité de l'accueil des urgences à la clinique du Sidobre. Une borne de sécurité a été installée, offrant une barrière physique entre le personnel médical et les visiteurs. De plus, les agents recevront une formation de deux jours supplémentaires axée sur la gestion de l'agressivité des patients.
Cependant, pour l'équipe médicale de la clinique du Sidobre, le changement doit également venir des familles. Il est essentiel que les proches des patients comprennent que la priorité absolue est de sauver des vies.
(Avec Hélène Jacques)