Le premier procès d'un "écureuil" de la ZAD de la Crem'arbre s'est tenu, mercredi 11 décembre 2024, au tribunal judiciaire de Castres (Tarn). Ces militants s'étaient installés, l'hiver dernier, dans les arbres qui devaient être abattus à Saïx pour protester contre le projet de l'A69.
Ils avaient élu domicile dans les arbres, tels des écureuils, pour bloquer les travaux de l'A69. Le premier procès d'un militant de la Zone à défendre (ZAD) a eu lieu mercredi 11 décembre au tribunal judiciaire de Castres.
Le jeune homme de 26 ans espère la relaxe. Pour l'instant, la justice a requis un sursis ainsi qu'une amende de 300 euros à son encontre. Il faudra encore attendre quelques semaines pour obtenir le jugement définitif.
Le premier procès d'une longue série
Pour ce premier procès, c'est un jeune agriculteur de 26 ans qui comparaît à la barre. En février dernier, plusieurs militants, opposés au projet d'autoroute A69, grimpent dans les arbres prêts à être abattu. Le prévenu fait partie de ces activistes surnommés les "écureuils". Cette action avait interrompu le chantier pendant plusieurs jours.
Il est finalement délogé par les forces de l'ordre et placé en garde à vue pour opposition a l'exécution de travaux publics. Devant le tribunal, il a demandé sa relaxe. Le tribunal a requis du sursis et 300 euros d'amende. Il faudra attendre encore quelques semaines pour connaître le jugement définitif.
La relaxe a déjà été prononcée à l'égard de plusieurs militants pour la même infraction. Cette jurisprudence va permettre d'appuyer les quelque 60 procès "d'écureuils" prévus dans les prochains mois.
Une forte répression
Devant le tribunal, des militants sont venus soutenir le prévenu.
"On a eu un déploiement démesuré des forces policières pour nous empêcher de protéger le site", assure une militante souhaitant rester anonyme.
Violente répression pour empêcher l'approvisionnement des écureuils de la Crem'arbres🔥🐿️
— La Voie Est Libre (@LaVoieEstLibre_) February 18, 2024
La privation de nourriture et d'eau est formellement interdite... Proche du bout de l'impasse #A69, l’État tabasse l'intérêt général ! pic.twitter.com/gJG2tv0J4A
"On est face à un projet d'autoroute qui est néfaste, illégitime et illégal", assène le prévenu. Il ajoute,"toutes les personnes qui ont lutté contre cette autoroute doivent attendre une relaxe de la part de la justice".
C'est massif, les poursuites et la répression judiciaire qui se sont abattues sur cette mobilisation, alors qu'il s'agit d'exercer une liberté d'expression.
Claire DujardinAvocate des "écureuils" de l'A69
Claire Dujardin, l'avocate des écureuils de l'A69, rappelle que "les personnes dans les arbres défendaient la nature pour empêcher l'abattage d'arbre pour un projet d'autoroute qui n'a pas encore été validé définitivement par les juridictions administratives".
Désobéissance et liberté d'expression
Claire Dujardin explique également que pour l'ensemble des procès prévu jusqu'à la fin de l'année 2025, elle plaidera l'état de nécessité.
"On parle de l'état de nécessité, c'est-à-dire la désobéissance civile et de la liberté d'expression", souligne l'avocate. Elle ajoute, "face à un danger grave et imminent, il est nécessaire de commettre une infraction pour protéger un intérêt supérieur."
Pour protéger les arbres et la nature, ils ont dû se mettre en infraction.
Claire DujardinAvocate des "écureuils" de l'A69
Selon elle, il y a une jurisprudence constante depuis le procès des décrocheurs du portrait du président de la République, Emmanuel Macron, en 2022. Durant cette affaire, la liberté d'expression avait été invoquée. "De la même manière, les personnes dans les arbres étaient en train de s'exprimer contre le projet d'autoroute".
Ce procès survient seulement quelques jours après le report de la décision du tribunal administratif sur la continuité des travaux de l'autoroute. Ce procès était très symbolique pour tous les opposants au projet de l'A69.
Un article avec Justine Roy