Quatre surveillants ont été agressés depuis le lundi 30 décembre dans l'établissement pour mineurs (EPM) de Lavaur dans le Tarn et les incidents se sont multipliés autour du passage à la nouvelle année.
L'établissement pénitentiaire pour mineurs de Lavaur (Tarn) a connu un passage à la nouvelle année tendu avec une série d'incidents et d'agressions contre des surveillants justifiant la venue d'une unité d'intervention spécialisée, ont indiqué plusieurs responsables syndicaux.
Quatre surveillants ont été agressés depuis le lundi 30 décembre dans l'EPM de Lavaur, qui est l'un des six établissements du genre en France.
Des membres de l'Equipe régionale d'intervention et de sécurité (Eris) de Toulouse, sorte de GIGN pénitentiaire, y ont été envoyés mercredi soir, a indiqué Mathieu Vasseur, secrétaire local du syndicat UFAP-UNSa justice et premier surveillant à Lavaur. Mathieu Vasseur évoquait un "début d'apaisement" de la situation vendredi.
L'Eris est restée en retrait, se tenant prête à intervenir si nécessaire, a précisé un autre surveillant, Benoît Briet, secrétaire adjoint local du Syndicat National Pénitentiaire (SPS). Vendredi matin, elle devait accompagner le transfert d'un détenu difficile, "qui s'était déjà évadé deux fois à la faveur de permissions de sortie (et qui) a agressé le 30 décembre un surveillant en voulant l'étrangler", a dit M. Briet.
Deux autres surveillants ont eu cinq jours d'ITT (incapacité totale de travail) "parce qu'un jeune s'en est pris à eux après avoir été ramené en cellule suite à un problème posé pendant la promenade. L'un des deux agents a eu une fracture du nez et est en arrêt pour 20 jours", a indiqué M. Vasseur. Une quatrième agression s'est produite jeudi.
Selon les syndicalistes, le soir du réveillon a été mouvementé. Certains jeunes détenus ont provoqué plusieurs départs de feux en cellules et ont jeté des sauts d'urine sur des surveillants. Les incendies ont endommagé le système électrique et électronique, mettant hors service les ouvertures des portes des unités de vie.
La direction de l'établissement s'est refusée à tout commentaire. Les EPM sont des établissements d'un nouveau genre ouverts depuis 2007 pour des mineurs de 13 à 18 ans, condamnés ou prévenus, fortement encadrés par l'Administration pénitentiaire, la Protection judiciaire de la jeunesse et l'Éducation nationale, avec l'éducation et la réinsertion comme objectifs prioritaires.