La retenue d'eau controversée à Sivens (Tarn) a été envisagée dès les années 1980 pour irriguer les terres agricoles alentour, mais c'est en 2004 qu'est véritablement né le projet, porté par le département.
Un ouvrage qui devait noyer 34 ha
- 17 mars 2004: Le plan de gestion des étiages approuvé par le préfet coordonnateur prévoit de construire une retenue dans la zone parcourue par la rivière Tescou.
- Oct 2007: Le conseil général du Tarn vote un premier projet de retenue d'eau sur le site de Sivens et attribue son étude et sa réalisation à la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne (CACG).
- 2012: Les enquêtes publiques sont menées sur cet ouvrage d'une capacité de 1,5 million de m3 qui devrait noyer 34 hectares, dont la majorité d'une zone humide où vivent 94 espèces animales protégées.
- début 2013: Les réserves de la commission d'enquête publique et un avis défavorable du Conseil national de la protection de la nature conduisent à une actualisation du projet prévoyant des compensations écologiques dont la création de nouvelles zones humides.
- Mai 2013: le conseil général vote le projet actualisé (43 voix sur 46).
L'arrivée des zadistes
- 2 et 3 oct 2013: Arrêtés de déclaration d'utilité publique et d'intérêt général du barrage. Début de l'occupation du site par des opposants qui s'inspirent de la Zad (Zone à défendre) contre le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique).
- 12 fév 2014: La CACG obtient l'autorisation de capture des animaux protégés et de destruction de leurs aires de repos et de reproduction.
- Fév à mai 2014: Les occupants -une trentaine de militants- sont expulsés à plusieurs reprises, en application de décisions de justice, mais reviennent à chaque fois.
- Août 2014: Premiers affrontements entre manifestants et forces de l'ordre.
- 1er sept 2014: Début des travaux de déboisement. Les gendarmes affrontent désormais des centaines de militants, tandis que les opposants essuient deux échecs judiciaires et que certains commencent des grèves de la faim.
- 8 sept 2014: Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, envoie des experts sur le terrain.
- 20 oct 2014: La zone est complètement défrichée mais les politiques montent au créneau, en particulier les Verts qui dénoncent un "passage en force" et réclament la publication du rapport d'experts.
- 26 oct 2014: Rémi Fraisse, jeune écologiste, est tué sur le site par l'explosion d'une grenade offensive des gendarmes, après une nouvelle manifestation rassemblant 2.000 personnes. Au-delà du rapport d'expertise, qui critique plusieurs aspects du projet, c'est l'existence même du barrage qui est sur la sellette.
- 4 nov 2014: Mme Royal réunit à Paris tous les acteurs concernés après avoir prôné une solution de compromis.
- 16 jan 2015: La ministre enterre le projet initial de retenue d'eau et propose deux alternatives.
- 10 et 16 fév 2015: Le tribunal d'instance d'Albi ordonne l'expulsion d'une partie des zadistes occupant des parcelles et une ferme