Mort de Rémi Fraisse à Sivens : le défenseur des droits dédouane le gendarme mais critique les instructions de sa hiérarchie

Jacques Toubon qui s'était auto-saisi de l'affaire indique que la responsabilité du gendarme mobile qui a lancé la grenade mortelle n'est pas en cause mais critique la clarté des instructions données aux forces de l'ordre. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Le Défenseur des droits a dédouané jeudi le gendarme auteur du tir de grenade offensive qui a coûté la vie à Rémi Fraisse, il y a deux ans à Sivens (Tarn), mais critiqué le manque de clarté des instructions données aux forces de l'ordre.

Absence de faute du gendarme et critique des instructions

S'il "conclut à l'absence de faute de la part du gendarme auteur du lancer de la grenade à l'origine du décès de Rémi Fraisse", le Défenseur des droits, Jacques Toubon, "critique" dans son avis "le manque de clarté des instructions données aux militaires déployés sur la zone, par l'autorité civile et par leur plus haute hiérarchie, ainsi que l'absence de toute autorité civile au moment du drame, malgré le caractère à la fois sensible, dangereux et prévisible de la situation".

Le Défenseur des droits s'était saisi d'office de l'examen des circonstances du décès de l'écologiste de 21 ans, mort le 26 octobre 2014 sur le site du barrage contesté.

Dans son avis, il "considère qu'au regard des textes applicables, les circonstances étaient légalement réunies pour permettre un emploi de la force, dès lors que les militaires se trouvaient bien dans une situation dans laquelle ils faisaient face à un danger actuel, qui les menaçait et qui menaçait le terrain dont ils avaient la garde".

Une arme dangereuse

Toutefois, le Défenseur "relève plusieurs carences dans la réglementation encadrant le recours à la force et à l'usage des armes, notamment celui de la grenade OF-F1, en particulier son imprécision, en contradiction avec les exigences fixées par la Cour européenne des droits de l'Homme". Il note que "l'arme à l'origine du décès de Rémi Fraisse est particulièrement dangereuse, puisque composée de substances explosives qui peuvent être fatales en cas de contact".

L'intégralité du rapport à lire ici :
Intégralité de la décision du Défenseur des droits sur la mort de Rémi Fraisse de Fabrice Valéry

Le Défenseur demande donc au ministère de l'Intérieur de retirer la grenade OF-F1 de la liste réglementaire des armes à feu susceptibles d'être utilisées dans une opération de maintien de l'ordre. Fin octobre 2014, le ministère de l'Intérieur avait décidé de suspendre l'utilisation des grenades offensives utilisées par la gendarmerie.

Deux ans plus tard, l'enquête judiciaire sur le décès de Rémi Fraisse est toujours en cours. Le 18 mars 2016, le gendarme qui a tiré la grenade offensive a été placé sous le statut de témoin assisté, ce qui écarte son renvoi devant un tribunal.

Un rapport de l'Inspection générale de la gendarmerie (IGGN) l'avait blanchi en décembre 2014. Quant au projet de barrage, il a été abandonné. Une autre version, réduite de moitié, est à l'étude.

Vidéo : le récit de Mathieu Chouvellon
Intervention du défenseur des droits
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information